NO COUNTRY FOR OLD MEN

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Non, ce pays n’est pas pour le vieil homme. Tel est le titre du roman policier de Cormac McCarthy publié en 2005 et que les frères Joel et Ethan Coen adapte au cinéma deux ans plus tard. Un 12e long métrage pour leurs pommes qui deviendra un de leurs plus gros succès public et critique et obtiendra les quatre Oscars suivants : meilleur film, meilleurs réalisateurs (au pluriel donc), meilleur scénario adapté et meilleur second rôle  pour Javier Bardem.

Bardem qui est littéralement incroyable en tueur psychopathe poursuivant - en même temps qu’un shérif vieillissant joué par Tommy Lee Jones -  un chasseur (Josh Brolin) qui  a récupéré par inadvertance une mallette avec deux millions et demie de dollars suite à un règlement de compte entre des trafiquants de drogue. S’ensuit entre les trois hommes un chassé-croisé crépusculaire à la frontière du Texas et du Mexique, ou les frangins Coen revisitent les codes du western à travers des dialogues absurdes, des grands espaces magnifiés, et une violence ironique qui n’appartiennent qu’à eux.

Mixe entre western, polar, road movie et film noir No Country for Old Man est considéré par la critique comme étant un des quatre meilleurs films des frères Coen pas loin  (ou à ôté) de Blood Simple, Fargo et Miller’s Crossing.   Ou quand La poussière , la sueur et la poudre (pour reprendre le titre d’un western méconnu et aride de 1972)  sont ressentis au sens sensitif par le spectateur tout au long de ce vaste compte à rebours de mort et de survie.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver TUEURS NÉS (Un road-movie thriller psychédélique signé Oliver Stone qui déclencha quelques scandales pour sa violence lors de sa sortie en salles) ou encore KILL CHAIN (Rixe entre trois étrangers dans une ville paumée de l'ouest américain Une série B policière de plus pour Nicolas Cage, mais qui se différencie grâce à son atmosphère particulière.).

Plusieurs réalisateurs de renoms sont indissociables de leurs chefs opérateurs. Ainsi si Steven Spielberg ne peut généralement plus se passer de Janus Kaminski, si Christopher Doyle est le bonus de luxe des films de Wong Kar Wai,  si Jeff Cronenweth est indissociable de David Fincher et si Manu Dacosse est un frère de sang pour Fabrice du Welz ,  Roger Deakins, lui, est une drogue dure pour les frères Coen qui ont utilisé ses talents sur quasiment tous leurs longs métrages. Signalons par ailleurs que Deakins tient à un site web ou il n’hésite pas à partager ses connaissances techniques à qui le lui demande.

Moins connu à l’époque de No Country for Old Man que ses deux acolytes Javier Bardem et  Tommy Lee Jones, Josh Brolin a sacrément pris du galon dans les années 2010 en devenant un acteur récurrent des plus gros blockbusters hollywoodiens comme Deadpool 2,  Men in Black 3, Les gardiens de la galaxie je sais plus combien et quelques Avengers. Fils d’acteur (à savoir James Brolin, qui manqué de peu de reprendre le rôle de James Bond à la fin des années 60), Josh Brolin, né en 1968, a commencé sa carrière à l’âge de 17 ans en étant l’un des facétieux Goonies de Richard Donner, film emblématique des productions Spielberg des années 80. Parmi ses nombreux rôles, l’un des plus marquants reste son interprétation de Richard Nixon dans la biopic W. que lui a consacré Oliver Stone.

Au box office français No Country for Old Man est le cinquième plus gros succès des frères Coen. S’ils ont dépassé le million d’entrées France avec O’Brother, Ladykillers, Burn After Reading et True Grit, ils ont alignés avec leur western 990 045 spectateurs fans de gunfights. Allez, on va pas chipoter : on va dire qu’ils ont aussi fait le million sur ce coup !

Que se passerait-il si les frères Coen se prenaient à mélanger la violence crue d'un Fargo avec la noirceur d'un Blood Simple ? Je ne sais pas pour vous, mais j'appellerait ça un chef d'oeuvre. Et c'est très exactement ce qu'est No Country for Old Men. Texas, 1980. Tout commence ...

Texas, début des années 80. Alors qu'il chasse à l'ouest de l'état, sur ce territoire encore sauvage, coincé entre les Etats-unis et le Mexique, Llewelyn tombe sur un carnage, une hécatombe : un deal de drogue qui a mal tourné. Il ne reste que des cadavres, un pickup qui ...

1980. Les intérieurs sont jaunes et ocres, comme souvent chez les frères Coen. Une Amérique de seconde zone, des comptoirs de nuit. De la moquette aux murs. Des rues souvent désertes. Des trognes comme seul le roman noir peut en esquisser. Ici, c’est l’après. Tout ...