SÉJOUR DANS LES MONTS FUCHUN

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Sur les bords du fleuve Fuchun, à Fuyang, habitent quatre frères dont la mère est désormais en fin de vie. Qu’ils soient pécheur, restaurateur ou joueur invétéré, ils vivent, aiment et travaillent au gré des changements galopants de la Chine.

Les jeunes veulent rompre avec les traditions, les rénovations urbaines se multiplient, la famille est-elle encore le noyau du pays ? Pour son premier film, Gu Xiaogang, trente ans, capte dans un seul et même geste mélancolique tous les paradoxes de son pays le temps de quatre saisons.  

Des plans séquences à couper le souffle, des miracles de cinéma à chaque scènes, des comédiens amateurs qui vous déchirent le cœur… Une beauté digne d’une peinture shanshui et l’impression d’encapsuler une vérité de vie en 2h30 de Séjour dans les monts Fuchun.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SO LONG MY SON (Ce film chinois signé Wang Xiaoshuai, sorti quelques mois avant SEJOUR DANS LES MONTS FUCHUN, raconte aussi l'intime par le prisme du politique.) ou encore LE MIRACLE DU SAINT INCONNU (Comme LE MIRACLE DU SAINT INCONNU, SEJOUR DANS LES MONTS FUCHUN a été présenté lors de l'excellente Semaine de la critique 2019.).

Séjour dans les monts Fuchun, c’est le nom du film, certes, mais c’est surtout le nom d’un rouleau horizontal shanshui – cette peinture de montagne et d’eau généralement accompagnée d’inscriptions calligraphiées – peint au milieu du XIVe siècle par l'artiste chinois Huang Gongwang. Passée de main en main, l’œuvre devient in fine, au milieu du XVIIe siècle, la propriété d’un homme qui souhaite voir tous ses biens brûlés à sa mort pour qu’ils l’accompagnent dans l’au-delà. Séjour dans les monts Fuchun ainsi brûle mais bien qu’il soit coupé en deux par les flammes, il est sauvé in extremis par le fils du défunt. Aujourd’hui, la plus petite des deux parties est conservée au Musée provincial de Hangzhou et l’autre, de 6,4m, est conservée au Musée national du Palais à Taipei. Personne ne sait combien le rouleau mesurait à l’origine.

Fuyang est la ville où est née Gu Xiaogang et où ses parents, propriétaires d’un restaurant, travaillaient avant que l’établissement ne soit démoli, les forçant à la retraite ; le caractère ultra-personnel du film n’est donc pas à démontrer. D’ailleurs, l’implication de Gu Xiaogang n’est pas à remettre en question : il a mis deux ans à réaliser Séjour dans les monts Fuchun, créé comme le premier volet d’une véritable fresque en triptyque. Comme il s’est inspiré de sa propre famille pour écrire le film, Gu Xiaogang a décidé d’embaucher au casting certains membres de sa famille ainsi que des locaux, bref que des acteurs non professionnels, avec des vies privées auxquelles le planning de tournage a dû s’adapter.

Comme il l’explique à la revue Positif, Gu Xiaogang est en fait diplômé dans le stylisme et le marketing. Un peu perdu à la fin de ses études, il s’intéresse de plus en plus au cinéma, notamment grâce à Avatar de James Cameron ou Une jeunesse chinoise de Lou Ye. Inscrit à l’Académie du cinéma de Pékin, il suit des cours d’histoire du cinéma et a pour professeur Xu Haofeng, coscénariste de The Grandmaster. C’est vrai Gu Xiaogang a trouvé sa vocation plus tardivement que certains cinéastes mais Séjour dans les monts Fuchun fait de lui le nouveau prodige du cinéma d’auteur chinois alors que le film assure la clôture de la Semaine de la critique lors du Festival de Cannes 2019.

« Qui ose traverser les grands fleuves ne craint pas les petites rivières. » Non, nous n’avons pas trouvé ce proverbe chinois dans un biscuit où l’aphorisme se lit autant qu’il se mange. Et pourtant, le proverbe sonne comme une évidence face à ce Séjour dans les monts ...

À ce qu'il paraît, c'est le premier film d'un certain Gu Xiaogang. Ben, on ne peut pas dire qu'il ait perdu du temps pour nous montrer qu'il a beaucoup de talent. C'est une chronique familiale qui débute par l'anniversaire de la grand-mère qui, le jour même, fait un malaise, ...

Avant cette belle année de cinéma 2019, le séduisant et plutôt énigmatique titre "Séjour dans les Monts Fuchun" n'évoquait qu'une peinture célèbre de l'artiste chinois Huang Gongwang (1269/1354). Aujourd'hui, on peut dire que cette appellation fait aussi référence ...