ROCK'N'LOVE

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Une paire de menottes, ça peut changer la vie... Je ne veux surtout pas évoquer en disant cela votre façon de pimenter votre vie intime mais plutôt l’intrigue du film de David MacKenzie que vous allez maintenant découvrir. Nous sommes en Angleterre, dans les coulisses d’un des plus grands festival de musique du pays : "T in the park".

Adam, popstar américaine de son état et Morello, fringuante rockeuse british font connaissance de façon un peu brutale : un vigile légèrement cintré leur passe les menotte aux mains avant de s’enfuir avec la clef ! Le problème, c’est qu’Adam a un concert a assurer que Morello entend bien vivre sa vie de bohème !

Dans les rôles principaux, 2 découvertes prometteuses : Luke Treadaway et Natalia Tena. Du 1er, on ne connaissait pas grand-chose mais de la seconde en revanche, on avait vu plus de choses : la jeune comédienne britannique a été à l’affiche de la saga  Harry Potter  dans le rôle de Nymphadora Tonks et on l’a vu depuis dans une partition plus rugueuse avec Bel ami aux côtés de Robert Pattinson...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver HOTEL WOODSTOCK (Les grands rendez-vous musicaux sont souvent l'occasion de découvertes aussi mélodieuses qu'intimes ! Ang Lee revient sur les coulisses du grand festival hippie de la fin des 60's, David MacKenzie explore lui les allées de l'événement rock écossais.) ou encore LA CHAINE (Inventer un duo qui n'a rien en commun sauf la volonté de s'en sortir est un des ressorts du cinéma. Dans ces deux films, deux "couples" improbables vont devoir cohabiter pour le meilleur en traversant le pire.).

Ah, le bon vieux temps des festivals rock ! Un phénomène phare des années 60 et 70, un peu passé de mode mais qui revient en force et notamment en France, avec le succès croissant de rendez-vous comme "Les vieilles charrues" ou le "Main square" d’Arras. Le cinéma s’est déjà plongé avec bonheur dans ce vivier d’histoires de musique, de sueur, d’amour et d’amitié. Woodstock en 1970 avait par exemple planté ses caméras dans la boue et la ferveur hallucinée des fans de Jimy Hendrix, Janis Joplin ou Joe Cocker. L’assistant réalisateur de ce film était d’ailleurs un certain Martin Scorsese, grand amateur des Rolling Stones, à qui il a rendu un brillant hommage en 2008 avec le documentaire « Shine a light » qui suivait le concert de Jagger et sa bande à New York...

Dans Rock’n love, David MacKenzie, (par ailleurs auteur du très bon thriller futuriste et gastronomique Perfect sense avec Ewan MacGregor et Eva Green), se concentre sur l’étrange duo que son histoire a formée. Certes ! Mais on le sent irrésistiblement attiré par ce monde étrange qu’il nous fait fouler du regard : celui de milliers de fans, réunis en un lieu inconfortable pour voir et écouter leurs idoles... Le réalisateur anglais n’en néglige par pour autant ce fameux duo : Adam et Morello. Il ressuscite en cela un classique du cinéma : l’association forcée de deux individus qui apparemment n’ont rien à faire ensemble ! La liste des films basés sur ce principe là aurait vite fait de remplir un bottin, on peut toutefois citer L’arme fatale, 48 heures, Thelma et Louise et même chez nous Les spécialistes ou Bienvenue chez les ch’tis mais c’est en 1958 qu’il faut aller chercher le parallèle le plus flagrant avec La chaîne. Tony Curtis et Sidney Poitier y campaient deux prisonniers, un Blanc et un Noir, racistes au possible, obligés de faire équipe pour s’en sortir... Un scénario à l’époque récompensé d’un Oscar qui prouve, quelques décennies plus tard que les bonnes idées ne se démodent guère !