MY FAIR LADY

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C’est la comédie musicale qui a fait fureur sur les planches de Broadway avec 2717 représentations au total. Un record à son époque, à tel point que la Warner a déboursé plus de 5 millions de dollars pour en acquérir les droits d’adaptation au cinéma conservant le même titre au passage, My Fair Lady. Le projet, confié à George Cukor, un habitué du genre dont il s’agit de la quatrième comédie musicale réalisée, réunit plusieurs stars de la fin de l’âge d’or d’Hollywood, Audrey Hepburn et Rex Harrison. Ce dernier, repêché de la représentation théâtrale a eu plus de chance que Julie Andrews, qui malgré ses compétences d’actrice et de chant n’était pas suffisamment connue pour les producteurs, qui lui ont préféré la notoriété de sa compatriote britannique. 

My Fair Lady est une comédie musicale luxueuse, un exemple saillant d’une économie au cinéma qui n’existe plus aujourd’hui : des centaines de costumes, vingt-six maquilleuses, trente-six coiffeurs ont été nécessaires à sa concrétisation. Un monument cinématographique extrêmement stylisé, que ce soit dans ses apparences ou dans ses dialogues entre les acteurs. Éternellement associé à Audrey Hepburn, le film reste un des chefs d’oeuvre de sa riche carrière d’actrice, tant par ses qualités que son propos sur la lutte des classes.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA MÉLODIE DU BONHEUR (Parce que c'est un des grands succès de la comédie musicale hollywoodienne, et que Julie Andrews avait créé sur scène le rôle d'Eliza dans "My Fair Lady".) ou encore PYGMALION (Parce que Leslie Howard (Ashley dans "Autant en emporte le vent") réalise et interprète cette adaptation de cette pièce de George Bernard Shaw, dont "My Fair Lady" est l'équivalent musical.).

S’il y a une chose qui frappe dans My Fair Lady, c’est son parti pris original  de montrer avec brio comment les Britanniques reconnaissent leur classe sociale d’appartenance d’abord et avant tout via l’accent. C’est peut-être l’une des seules cultures à attacher autant d’importance à cette distinction, principe que le film examine à l’envi avec une Eliza (Audrey Hepburn) qui est discriminée et d’emblée conspuée malgré ses qualités avec une violence totalement désinvolte. Plutôt que de changer sa perception en faisant preuve d’empathie, son pygmalion, le professeur Henry Higgins préfère se lancer le défi de la former à sa convenance en l’insérant dans le moule de l’aristocratie anglaise. 

Malgré un certain nombre de gags assez cocasses, comme celui de la course d’Ascott, non seulement Eliza relève le challenge, mais elle permet en plus au professeur de regarder sous un autre angle sa propre vie et son entourage. Ce retour sur lui-même lui fait prendre conscience non seulement de la façon méprisante avec laquelle il a en premier lieu considéré sa pupille, mais de son attachement envers elle, grandissant à la mesure qu’il se rend compte de sa propre solitude. Une réflexion sur les faux-semblants qui fait de My Fair Lady un film bien plus profond qu’il n’en a l’air.

Dans l’histoire flamboyante de la comédie musicale, My Fair Lady doit être resitué dans son contexte : au début des années 60, le genre s’essouffle clairement, dix ans après les sommets Chantons sous la pluie ou Tous en scène. Le désir de Jack Warner de refaire un gigantesque ...

Voilà des jours que je tourne autour, incapable d’aligner des mots cohérents, tant je pense avoir tout (et tellement) dit à propos de ma fascination pour Audrey Hepburn. C’est vrai que je peux parler du film, qui est excellent, mais j’en suis à un point d’admiration ...

La scène d'ouverture nous montre deux mondes qui se percutent. La haute et la basse société se côtoient sans vraiment se rencontrer. Tout les différencie : leur activité (manifestement oisive pour l'une et travailleuse pour l'autre), les costumes, les gestes, et le langage ...