YESTERDAY

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Y'a-t-il plus profonde malle aux trésors pour un scénario que de partir d'un « et si ? ». En l'occurrence et si... les Beatles n'avaient jamais existé ? C'est l'hypothèse à laquelle doit faire face un chanteur raté qui se réveille dans un monde sans les Fab four, dont, puisqu'il est le seul à les connaître, il va s'emparer des chansons pour devenir une star dans cette réalité alternative.

Yesterday combine d'autres univers, à savoir ceux de Danny Boyle, le réalisateur de Petits meurtres entre amis ou Slumdog Millionnaire et de Richard Curtis, le scénariste d'entre autres Quatre mariages et un enterrement et Love actually. Soit la crème de la crème du cinéma de divertissement à l'anglaise, faisant monter une savoureuse meringue.

Alliance d'une fable quasi-philosophique sur le poids de l'imposture et d'une allègre comédie romantique, Yesterday transforme son concept farfelu en ode à la culture populaire dans ce qu'elle a de plus précieux : ce supplément d'âme qui transforme une ritournellle en tube éternel.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver JEAN-PHILIPPE (Si les Beatles n'existent pas dans Yesterday, Jean-Philippe Smet n'est jamais devenu Johnny Hallyday dans Jean-Philippe.) ou encore MR NOBODY (dans le film de Jaco Van Dormaël, un vieil homme raconte ses multiples vies dans des réalités alternatives).

De même qu'il y eut un furtif cinquième Beatles, Pete Best, resté dans l'ombre du groupe le plus célèbre de tous les temps, Yesterday a laissé de côté certains de ses instigateurs. Bien avant que Richard Curtis ne l'écrive, l'étincelle originelle est venue d'un autre scénariste Jack Barth et Mackenzie Crook, acteur aperçu entre autres dans Pirates des Caraïbes. A l'époque, en 2013, Yesterday s'intitule alors Cover version, titre particulièrement en phase avec le projet : Crook et Barth avaient inventé dans leur scénario des versions alternatives des chansons des Beatles, pensant ainsi ne pas avoir à devoir s'acquitter des faramineux droits de celles originales. A tort : si certains de leurs propriétaires accueillirent le concept à bras ouverts, d'autres refusèrent de négocier les prix, tandis que les producteurs approchés furent effrayés par leur coût.

Yesterday tomba dans les limbes, jusqu'à ce que Nick Angel, le superviseur musical attitré de Working Title, la sociéte de production derrière Quatre mariages et un enterrement ou Coup de foudre à Notting hill en parle à leur scénariste, Richard Curtis. Angel connaissant la passion de Curtis pour les Beatles depuis sa participation en intervenant dans The Beatles : eight days a week, documentaire consacré au groupe produit par Working Title. Curtis proposa de remanier la copie de Barth et Crook. Restait à trouver un réalisateur.

Ce sera un Danny Boyle enthousiaste, au point d'aller demander directement à Paul Mc Cartney et Ringo Starr leur bénédiction, et de pouvoir intercéder sur la question des droits. Mc Cartney leur proposant un changement : rebaptiser le film Scrambled eggs, d'après la toute première ébauche des paroles de Yesterday, qu'il avait brodé à partir d'élucubrations sur des œufs brouillés. Boyle et Curtis resteront sur le titre de départ. En revanche ils abandonneront certaines idées, comme celles d'autres choses qui n'existent pas dans le monde alternatif, comme la couleur pourpre. Un des gags qui voulait que le groupe Deep Purple se soit alors appelé Deep orange les faisait beaucoup rire, moins la logique qui aurait voulu que tout ce qui touche de près ou de loin à du violet n'aurait pas pu apparaître dans le film, ce qui aurait été un cauchemar pour les costumiers ou les accessoiristes...

Qui ne connaît pas les Beatles ? Un des groupes les plus influents de l'histoire du rock et aussi célèbre que Queen ou les Rolling Stones ! L'année dernière, on a eu le droit à un excellent biopic sur Queen, pourquoi ne pas avoir la même chose sur les Beatles. Le projet ...

Yesterday est le dernier film de Danny Boyle et Richard Curtis, le premier à la réalisation et le second au scénario, pour leur première collaboration. C'est à la fois une comédie romantique et un film sur les Beatles ... un film centré autour des Beatles ? On part déjà ...

Il est marrant de constater que certains accusent Danny Boyle, avec sa comédie musicale autour des Beatles, de repomper un concept déjà exploité dans une comédie française. Pourtant l’idée d’un monde ou une figure populaire ou connu de tous disparaisse de notre mémoire ...