REVENGE FOR JOLLY

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Si vous voulez voir un long métrage avec un casting cinq étoiles long comme le bras et qui n’a pas eu sa promo en 4/3 partout dans le monde, vous êtes tombés sur le bon film. En effet, Revenge for Jolly !, qui n’a jamais eu de sortie en France et qu’une toute petite aux Etats-Unis, s’offre une pléiade d’acteurs aux univers, à priori, très divers, dans un revenge movie tendance humour très noir.

On y rencontre Harry, un mec sympa qui n’a pas su s’acoquiner avec les bonnes personnes et qui doit beaucoup d’argent à beaucoup de gens. Il n’a qu’une vraie source de joie dans la vie : son chien, Jolly comme l’indique le titre. Un jour, alors qu’il rentre chez lui, il découvre son animal assassiné. Gagné par une rage extrême, il se lance alors dans une balade vengeresse qui va faire beaucoup, beaucoup, beaucoup de dégâts.

Dans la lignée d’un Pulp Fiction qui aurait rencontré Mise à prix et Desperado, Revenge for Jolly ! est une épopée ultra-sanglante teintée d’un humour franchement sombre qui conviendra aux plus adeptes du genre. Pour les autres, c’est l’occasion de compter les stars à la minute et de profiter du voyage. Un tantinet chaotique tout de même.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MISE À PRIX DE JOE CARNAHAN (Les deux films partagent une même énergie destructrice sur fond humoristique) ou encore PULP FICTION DE QUENTIN TARANTINO (Quand la vengeance rencontre le milieu des petits malfrats, ça parle en punchlines et ça fait mal.).

Si les blockbusters nous ont appris une chose, c’est que le chien doit survivre. Toujours. Le privilège, sans doute, d’être le meilleur ami de l’homme. Alors quand quelqu’un s’amuse à massacrer un pauvre petit Pinscher qui n’avait rien demandé, forcément la vengeance sera terrible. Et dans Revenge for Jolly !, aucun doute, elle l’est. Quand Harry, accompagné de son cousin Cecil, se lance dans cette croisade pour retrouver l’assassin, les balles sifflent et le sang gicle. Le tout avec un certain degré de drôlerie qui tient de l’humour noir et d’un forme d’excès qui confine au non-sens. C’est là où le film s’apparente à d’autres comme Pulp Fiction de Quentin Tarantino dans une certaine mesure, pour son univers centré sur les petits malfrats et les dialogues qui font mouche.

Mais il y a aussi et surtout, Mise à prix de Joe Carnahan et Shoot’em up de Michael Davis. Car si Brian Petsos, le réalisateur, scénariste et acteur principal de Revenge for Jolly ! n’a pas la maestria de Quentin Tarantino, il a la puissance et l’énergie de ces deux autres films-là qui en sont de vrais héritiers. Car ces deux long-métrages combinent une vraie notion du drame, pris plus ou moins au sérieux, mais aussi des personnages hauts en couleurs. Quand dans Mise à prix, on rencontre un trio de frères nazis et fous ou un accro à la torture qui raconte des histoires pour enfants en tuant ses victimes, on retrouve dans Shoot’em up un héros vagabond fan de carottes qui s’occupe d’un bébé adepte de métal. Ce genre de personnage azimuté parcourt également le film de Petsos, se classant directement dans cette lignée de descendants excentriques de Tarantino.

Et ces différents rôles sont joués par un casting incroyable et même improbable. On y croise notamment celle qui partageait la vie du réalisateur au moment du tournage, Kristen Wiig mais aussi une pléiade d’acteurs que l’on imaginait pas vraiment se rencontrer tels que Elijah Wood, en contre-emploi total avec le film qu’il tournait à la même époque, Maniac, Oscar Isaac avant qu’il ne joue le fameux Llewyn Davis des frères Coen, Ryan Philippe, Gillian Jacobs, Adam Brody ou encore Kevin Corrigan et on en passe. Et c’est un peu l’essence du film car avant d’être un vrai revenge movie exutoire, Revenge for Jolly ! résonne d’abord comme un film de copains faits entre potes. Un premier long métrage pour Brian Petsos qui semblait ici vouloir s’entourer de personnes de confiance pour franchir ce cap.