POLISSE en VOD
- De
- 2011
- 124 mn
Melissa est une jeune photographe. On lui propose de suivre une brigade de protection des mineurs dans ses différentes missions. Elle observe ainsi une humanité déboussolée mais aussi la souffrance des plus petits. Parvenant à se faire accepter par l’unité, elle tombe peu à peu amoureuse de Fred, qui de son côté n’est pas insensible à sa fragilité.
- Drame
- France
- - 10 ans
- VF - HD
1 MIN AVANT
Présenté en compétition au Festival de Cannes en 2011, Polisse fait forte impression. Avant de rencontrer la consécration du public lors de sa sortie, quatre mois plus tard, et de cumuler quelque treize nominations aux César. Même si au final il n’en remporte que deux, celui du meilleur montage et celui du meilleur espoir féminin pour Naidra Ayadi, la performance est remarquable.
Le succès public et critique consacre en tous cas le talent de Maïwenn, qui parvient à concilier une façon bien à elle de se mettre personnellement en valeur tout en traitant de sujets universels. En l’occurrence, Polisse traite de la maltraitance des enfants. Et Maïwenn nous invite à partager le quotidien d’une brigade de protection des mineurs. Qui tour à tour quadrille Paris pour retrouver une mère droguée qui met en danger son bébé, tente de confondre un père pédophile, fait la morale à une adolescente qui tient davantage à son téléphone portable qu’à sa vertu, morigène un père qui envisage un mariage forcé pour sa fille, soulève des montagnes pour trouver un centre d’accueil pour un petit garçon SDF, etc.
Maïwenn sait de quoi elle parle. Parce qu’elle a fait un stage à la brigade et pris des kilomètres de notes. Pour tout dire la hiérarchie policière n’était pas très chaude au départ pour se livrer à l’expérience. Mais Maïwenn a tenu bon. Elle a pu assister aux audiences, à défaut de participer aux opérations en extérieur. Ce n’était évidemment pas la condition sine qua non pour que le film acquière le parfum d’authenticité qui le caractérise, et nous nous garderons de dresser la liste des films au contenu social dont le scénario a été écrit dans une confortable chambre d’hôtel. Mais il se trouve qu’outre son aptitude à tirer le meilleur des comédiens avec lesquels elle travaille, Maïwenn possède un vrai talent pour donner de la chair à ses histoires.
Tant et si bien que nous nous laissons embarquer sans aucune résistance et que nous oublions bien vite qu’il s’agit d’une fiction. Nous sommes touchés. Par le mélange des genres, les scènes les plus douloureuses étant contrebalancées par la formidable humanité dont les flics font preuve. Et par quelques moments tellement incongrus que nous avons bien du mal à réfréner un fou rire. Nous sommes touchés par la fragilité des êtres dont nous sommes invités à suivre les pas. Qu’il s’agisse de ceux qui doivent répondre de leurs actes, dont la monstruosité ordinaire n’est que le reflet d’un monde sans repères. Ou qu’il s’agisse des flics, qui ne peuvent que laisser des plumes à frôler le vide en permanence. Maïwenn ne juge personne, elle nous renvoie à nos propres démons, à notre intime fragilité…
Dans le même genre vous pouvez trouver GARDE À VUE (Les interrogatoires de police sont au coeur des deux films.) ou encore L.627 (C'est le même équilibre entre la description de la brigade et les affaires traitées, le même balancement entre documentaire et fiction.).