LE BAL DES ACTRICES

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Il y a des metteurs en scène qui se mettent au service de leurs comédiens, passant derrière la caméra pour les sublimer, flatter leur aura… Maïwenn assurément n'est pas de ceux-là ! Si "Le bal des actrices" apparait comme une déclaration d'amour à la nature profonde de celles qui se jettent sur une scène ou sur un écran, la méthode choisie par la réalisatrice risque de vous paraître rude.

Vous allez croiser dans l'histoire qui suit des comédiennes comme Karin Viard, Romane Bohringer, Mélanie Doutey, Charlotte Rampling, Muriel Robin, Jeanne Balibar ou Marina Foïs, confrontées aux démons d'une profession cruelle et hasardeuse, qui vampirise souvent un rôle bien plus important : celui de compagne, de maman ou d'être humain tout simplement.

Filmé au plus près de ses héroïnes, "Le bal des actrices" est une oeuvre forte ou l'on sourit beaucoup mais où l'émotion emporte aussi tout sur son passage, souvent au moment où on l'attend le moins…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver POLISSE (Comédiennes ou policiers mais êtres humains avant tout : dans ses deux films, Maiwenn prend la prétexte d'un documentaire ou d'un reportage pour souligner les fêlures de ses sujets...) ou encore MES STARS A MOI (Réunissez des comédiennes devant une caméra ou entre elles côté coulisses et le carnage ne tardera pas à commencer !).

En quelques films seulement, Maïwenn a réussi à bâtir une œuvre à part dans le cinéma français. Le bal des actrices, que vous venez de découvrir, suivait Pardonnez-moi et précédait Polisse, construits en apparence sur le même modèle : celui d'un cinéma vérité, flirtant en surface seulement avec le documentaire. A chaque fois, les personnages doivent affronter leurs névroses, leurs démons, leurs souffrance et tenter d'y trouver le chemin pour avancer sinon survivre… Une inspiration qui renvoie directement à la véritable vie de Maïwenn, fille d'une maman actrice qui l'a jetée toute petite sur les planches. Bébé puis enfant surexposée, Maïwenn témoignera ensuite de mauvais traitements psychologique et physiques, avant de trouver sa place sous les projecteurs dans des films comme L'été meurtrier ou La gamine.

A l'aube des années 90 sa vie et sa carrière changent de dimension. Remarquée par Luc Besson, elle apparaît dans Léon et Le cinquième élément avant d'épouser le réalisateur-producteur… Une union éphémère de laquelle naîtra une petite fille et une furieuse volonté d'indépendance, loin du système et du star-system !

Maïwenn frappe son premier grand coup de réalisatrice en 2006 avec Pardonnez-moi, dont l'histoire, (basé sur un douloureux secret révélé lors d'une réunion de famille), s'inspire de sa propre vie. Caméra à l'épaule, sensation d'improvisation des acteurs, le film est un choc et vaut à la comédienne-cinéaste le double César du premier film et du meilleur espoir féminin. Le bal des actrices confirmera le talent de Maïwenn pour ce style de mise en scène, au plus près de ses personnages et de ses intrigues. Et que dire de Polisse, la gifle du festival de Cannes 2011, salué en salles par près de deux millions ½ de spectateurs ? Le quotidien des hommes et femmes de la brigade de protection des mineurs (entre désespoir, colère et fou-rires) est une merveille d'âpreté et de tendresse. Un film qui, comme les autres, colle parfaitement à la personnalité de Maïwenn…

Ce film fait partie des films qui par principe m'énervent... Le casting pompeux, le côté branchouille de Maïwenn, la DV, le scenario qui n'en est pas vraiment un. D'ailleurs pour tout dire, je l'avais classé dans mes "pas intéressé". Et puis je tombe dessus pas hasard à ...

Enfin une bonne pioche, et même beaucoup plus, dans notre cinéma hexagonal bien trop souvent frileux : ce film est à la fois très drôle, très émouvant et surtout d'un courage formidable. La prise de risques est totale, le mélange entre documentaire et fiction est troublant ...

L'idée vient à la réalisatrice Maïwenn de contacter différentes comédiennes françaises afin de tourner un documentaire sur elles en relatant leur vie de tous les jours. La caméra de Maïwenn tourne à plein régime malgré quelques petites réticences et réflexions désobligeantes ...