PHANTOM THREAD

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Onze ans après l’époustouflant There Will Be Blood, le réalisateur Paul Thomas Anderson retrouve son acteur-fétiche, l'Irlando-Britannique Daniel Day Lewis, et lui offre à nouveau un rôle où peuvent s’exprimer toute sa puissance et toute sa subtilité.

Daniel Day Lewis incarne Reynolds Woodcock, un couturier londonien très populaire dans la haute société. Dans ses bureaux, tout le gratin anglais accourt. Un jour, il rencontre Alma, une serveuse qui devient sa muse et sa compagne.

Traitant de thèmes aussi divers que l’élan créatif, le délire démiurgique et la toxicité masculine, Phantom Thread, encensé par les critiques du monde entier à sa sortie en salles, est un film de détails, très sophistiqué, très délicat et aussi, plus surprenant, très drôle. L’un des événements majeurs de l’année cinéma 2018.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SAINT LAURENT (SAINT LAURENT de Bertrand Bonnello revient sur le rapport d'un créateur à ses muses.) ou encore LOGAN LUCKY (Sur Logan Lucky, Steven Soderbergh endosse également le rôle de chef opérateur, comme souvent.).

Phantom Thread a reçu six nominations aux Oscars en 2018 : Meilleur film, Meilleur réalisateur, Meilleur acteur pour Daniel Day Lewis, Meilleure actrice dans un second rôle pour Lesley Manville, Meilleure musique originale et Meilleurs costumes, catégorie dont il est sorti grand vainqueur. Pour l’anecdote, Lesley Manville qui joue Cyril, la sœur de Woodcock, est l’ex-femme de Gary Oldman qui a raflé l’Oscar du Meilleur acteur la même année pour Les Heures sombres où il jouait Churchill. Ils ont été mariés de 1987 à 1990. 

Daniel Day Lewis s’était plus ou moins mis à la retraite avant d’accepter Phantom Thread. Il faut dire que pour lui, ce n’est pas un métier, mais un sacerdoce, et chacun de ses rôles est un véritable investissement physique et intellectuel, fervent défenseur de la méthode Actor’s studio qu’il est. Pour le film de Paul Thomas Anderson, il a donc appris à confectionner des vêtements de haute couture. Il a même cousu de A à Z une robe Balenciaga. Il a également suivi un apprentissage aux côtés de Marc Happel, Directeur du département des costumes au New York City Ballet.

Il n’y a pas de chef opérateur sur Phantom Thread. Ou plutôt, la photographie est le fruit d’un travail collectif, comme aime à le dire Paul Thomas Anderson. En effet, comme Robert Elswit, le directeur de la photo habituel du réalisateur n’était pas disponible, PTA a décidé de n’embaucher personne d’autre et de travailler la lumière lui-même, bien entouré de Michael Bauman, un technicien avec qui il avait déjà collaboré sur The Master et un clip de Radiohead notamment, et d’une grosse équipe d’électros et de machinos.

Il y a quelque chose d'étrange dans Phantom Thread ainsi que dans la carrière de son auteur Paul Thomas Anderson, l'impression d'une rupture avec ce qu'il a pu réaliser jusque-là, lui qui traverse pour la première fois l'Atlantique en y laissant de côté sa vision de la dérive ...

La grande couture est une affaire d’orfèvrerie, un art délicat qui demande une minutie, un calme, un silence monacal. C’est dans cette vie-là, au côté de sa sœur Cyril, que Reynolds Woodcock a décidé de créer les robes qui font sa renommée. Sauf que l’homme n’est ...

Qu’il soit question de perfection dans un film réunissant P.T. Anderson et Daniel D. Lewis n’a rien de bien surprenant : la rareté et la patience avec laquelle les deux hommes construisent leur carrière trouve bien des échos dans l’exposition de ce nouveau récit, où ...