MEURTRIÈRES en VOD
- De
- 2006
- 98 mn
- Policier / Suspense
- France
- Tous publics
- VF
1 MIN AVANT
A l’origine du film, un fait divers survenu dans les années 70, soit la rencontre de deux jeunettes en pleine déshérence sociale, deux filles sans attache, qui se donnent mutuellement du courage pour ruer de concert dans les brancards et faire un bras d’honneur à ce monde qui ne leur a jamais fait de cadeau. Les premières transgressions sont empreintes de légèreté, Le plaisir est au rendez-vous. Mais la marge est par nature étroite et il est aisé de déborder. Nous n’en dirons pas plus, mais le titre du film ne laisse aucun doute sur les dérives de nos deux héroïnes.
Meurtrières est au départ un projet de Maurice Pialat, que l’auteur de Van Gogh avait en tête dès le milieu des années 70, quelques mois à peine après l’apparition du fait divers. Le tournage a débuté en 1976, mais s’est interrompu au bout de quelques jours. Le cinéaste n’a pas perdu espoir pour autant. Il a remis sur le métier l’ouvrage au début des années 80, avec l’idée d’y associer Sandrine Bonnaire. Dont la carrière va bientôt éclore grâce à lui, mais dans un autre film, A nos amours. Le projet sera de nouveau mis sur le tapis en 1995, après la sortie du Garçu. Mais Pialat tombe malade et meurt. Le Garçu est resté sans petit frère.
Si Meurtrières a fini par voir le jour, c’est grâce à l’obstination de Sylvie Pialat, qui a été plusieurs fois coscénariste du cinéaste avant de devenir sa femme. Ayant mis sur pied une société de production, elle contacte Patrick Grandperret, un ancien assistant de son mari, et lui propose de reprendre le projet. Celui-ci accepte, mais à condition de s’approcher davantage du fait divers que ne l’avait fait Pialat. Grandperret tient à montrer que le meurtre se fait sans la moindre préméditation, sur un coup de folie. Il ne veut pas en revanche insister sur l’identité de l’une des filles, d’origine arabe, en conflit avec un père violent, préférant rester plus flou sur les motivations des deux héroïnes. « Nous avons décidé de transposer ce personnage, car ce conflit dans une famille musulmane aurait été réducteur. Je voulais simplement deux jeunes filles normales, juste un peu fragiles. ». Enfin, très fragiles.
Dans le même genre vous pouvez trouver BUTTERFLY KISS (Le film raconte également l'errance de deux jeunes filles qui doucement mais surement s'orientent vers le pire) ou encore LA PETITE VOLEUSE (C'est également un film écrit par un cinéaste (Truffaut) qui meurt sans avoir pu le tourner, le projet étant repris par un proche (Miller)).