LA FILLE DE BREST

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Les lanceurs d’alerte sont devenus les vigies de la société moderne. Ils préviennent des dysfonctionnements d’une communauté volontiers conservatrice. La fille de Brest d’Emmanuelle Bercot, sorti en 2016, relate l’enquête et le combat de médecins et chercheurs contre un laboratoire, pour faire interdire un médicament. Bataille d’expert, combat politique, et in fine scandale national.

C’est une histoire vraie, celle du tristement célèbre Médiator et des valeureux scientifiques du CHU de Brest. L'actrice danoise Sidse Babett Knudsen joue le rôle principal, Benoit Magimel un chercheur angoissé et Gustave Kervern l’éditeur breton.

C’est une nouvelle version du combat du pot de terre contre le pot de fer que je vous invite à découvrir.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ERIN BROCKOVICH, SEULE CONTRE TOUS (2000) DE STEVEN SODERBERGH (Erin Brockovich est une héroïne comme les américains les aiment. La "girl next door" qui a découvert les malversations d'une grosse société cherchant à couvrir les problèmes de santé qu'elle a occasionné aux riverains de son usine.) ou encore L'OUTSIDER (2016) DE CHRISTOPHE BARRATIER (Jérôme Kerviel, célèbre trader, est tombé suite à des spéculations osées au sein de la Société Générale.).

Elle s’appelle Irène Frachon, elle est médecin pneumologue, chercheur et, à partir de l’année 2007, mène une étude épidémiologique qui prouvera la toxicité du Mediator, un dangereux médicament du laboratoire Servier, responsable de la mort de plus de cinq cents personnes. Son combat pour l’interdiction de cette molécule est devenu médiatique et elle incarne désormais l’éthique professionnelle contre les dénis de l’industrie pharmaceutique. Telle une héroïne, la française devient donc avec le film d’Emmanuelle Bercot l’incarnation du civisme et du courage face à l’appareil bureaucratico-économique.

Le film est adapté de son livre "Mediator 150mg, combien de morts ?" et il s’inscrit dans un cinéma de combat contre l’arrogance des institutions et les mensonges d’Etat. On pense notamment aux Hommes du président au Syndrome chinois et à Erin Brockovich. En France, Christophe Barratier avec Outsider a évoqué lui en 2016, l’affaire Kerviel et enquêté sur les malversations boursières. Ils sont les dignes héritiers des films-procès des Cayatte, Costa-Gavras ou Boisset.

C’est Catherine Deneuve qui a suggéré le nom de la danoise Knudsen à Emmanuelle Bercot qui ne trouvait pas son actrice. Le film a été tourné dans le Finistère durant l’hiver 2015/2016. Il respecte les faits mais pour des raisons de dramaturgie a transformé le rapport entre les deux protagonistes principaux. Le personnage joué par Magimel est du coup, différent de son modèle. Quant à la vraie héroïne, Irène Frachon elle fait un cameo à la fin du film, saluée par celle qui l’incarne à l’écran. Du cinéma de salubrité publique donc, qui dit la grandeur de la morale ou de la complicité chez Monsieur et Madame Tout le monde.

Très bon film, tiré de la réalité, ce qui fait froid dans le dos, qui nous questionne sur nos institutions, et sur nous-même : aurions-nous le courage, comme Irène Frachon, d'être un lanceur d'alerte, malgré tout les pressions qui peuvent s'exercer sur nous ? Si vous avez ...

LA FILLE DE BREST (16,1) (Emmanuelle Bercot, FRA, 2016, 28min) : Biopic citoyen retraçant le parcours d’Irène Frachon, pneumologue du CHU de Brest, qui va étudier de longues années les effets de la prise du Mediator sur les patients avant de révéler le scandale sanitaire ...

Alors que les frères Dardenne viennent de suivre la quête obsessionnelle d’un médecin (Adèle Haenel) dans La Fille inconnue, Emmanuelle Bercot nous livre à son tour un combat de femme-médecin à travers son 5e long métrage, La Fille de Brest. Le film, vissé au regard ...