LES PETITS RUISSEAUX

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« Il n’y a pas d’acteurs botoxés dans Les Petits ruisseaux », certifie Pascal Rabaté qui a réalisé ce film où il est question de la vie amoureuse des seniors. Autour de Daniel Prévost dans le rôle d’un retraité veuf qui va renaître à la vie, le metteur en scène a réuni entre autres, Bulle Ogier, Hélène Vincent et Philippe Nahon.

Les Petits Ruisseaux a d’abord été une bande dessinée de Pascal Rabaté. L’album sorti en 2006 s’est écoulé à quelques 45 000 exemplaires. Primé en France et à l’étranger, il a été traduit dans plusieurs langues. Un producteur touché par « la générosité et la pudeur « de cette BD en a acquis les droits et pensait confier la réalisation à un cinéaste confirmé mais en rencontrant Pascal Rabaté, il a vite été convaincu que c’était lui qui devait réaliser.

« La vie avait inspiré le livre, le film me faisait retourner à la vie », explique le metteur en scène. L’adaptation lui a permis de développer certains moments comme celui du bal, il a aussi pu jouer avec le temps, les sons, les silences.  « Et puis, dit-il, quitte à être trahi, autant l’être par soi-même ! » Un argument irréfutable.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ET SI ON VIVAIT TOUS ENSEMBLE (Un groupe de septuagénaires choisissent de vivre en communauté et refusent de renoncer à vivre comme ils l'entendent) ou encore LES VIEUX FOURNEAUX (Adaptation à l'écran d'une autre BD à succès dont les héros sont des seniors).

Le choix de Daniel Prévost pour le rôle d’Emile a été une évidence pour le réalisateur Pascal Rabaté. Admiratif du talent de l’acteur, il a été le voir dans « Federico, l’Espagne et moi », un spectacle d’où il dit être sorti « les jambes en flanelle ». Le comédien, quant à lui, confirme que Emile, ce « veuf, tout timide » lui est proche. Le tournage du film a eu lieu en effet deux ans après la disparition soudaine de la femme de Daniel Prévost.  « Mon épouse étant décédée, confie-t-il, j’ai connu la même situation qu'Emile. Comme lui j'ai eu la chance de rencontrer quelqu'un qui m'a beaucoup aidé. Du coup, ce film est arrivé dans une période de ma vie assez mystérieusement. »

Pour brosser le portrait d’Emile et raconter le cheminement de ce septuagénaire prisonnier d’un quotidien terne et répétitif qui réapprend à aller vers l’imprévu, Pascal Rabaté oscille en permanence entre humour et tendresse. Un jeu sur plusieurs registres où s’est distinguée la comédie italienne. Le réalisateur reconnaît justement son amour des films de Scola, Risi, Comencini parmi bien d’autres. Il apprécie dans ce cinéma « sa façon de peindre les travers des gens, de la société, sans mépris mais avec poésie. Une façon de sourire en montrant les dents. » Côté cinéma français, Rabaté apprécie aussi bien Yves Robert que Jacques Tati pour « sa finesse du détail ».

Dans ses plans de paysages au bord de l’eau, Les Petits ruisseaux est tout imprégné de la douceur angevine et son metteur en scène revendique pleinement cette ambiance rurale. Ayant grandi lui-même à la campagne, il avait envie d’installer sa caméra dans les rues des villages qu’il a connus, de montrer à l’écran ce qu’il appelle la campagne « pavillon-formica. »  Il a donc tourné à Mazé, une localité à une vingtaine de kilomètres d’Angers.« C’était un besoin d’inscrire mon histoire dans un cadre que j’aime, avec la Loire tout près, une façon aussi de rendre hommage à mes parents qui vendaient des articles de pêche dans cette région. »

Émile, septuagénaire et veuf, connait une retraite sans heurts, faite de rituels et de loisirs paisibles. L'instant n'existe pas vraiment, la vie coule comme la Loire où il pèche régulièrement avec un autre retraité, Edmond. Mais un jour, Edmond, après lui avoir ...

Que ça soit dans la bande dessinée ou dans le cinéma, la vieillesse est une sorte de sujet tabou. Pour le cinéma, devenir vieux est une tare. Les acteurs redoutent la vieillesse comme la peste, la peur de ne plus plaire et de ne plus correspondre à aucun public. La vieillesse, ...

le sujet central vaut le détour, quel sens donner à sa vie quand on est vieux et seul. c'est très photogénique et les cadrages sont très BD. Depuis j'ai acheté et lu la BD effectivement très proche jusque dans les dialogues. Une scène est ajoutée au film, la scène du ...