L'ASTRONAUTE

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Après un premier film intimiste (DU SOLEIL DANS MES YEUX, 2017) Nicolas Giraud change de registre avec L’ASTRONAUTE, qui, comme son titre l’indique, raconte le projet d’un ingénieur d’explorer les vastes étendues du cosmos.  

C’est l’histoire d’un rêve, celui de Jim qui, réalisant qu’il n’aura jamais l’occasion de profiter du vol spatial sur lequel il travaille pour ArianeGroup, décide de développer son propre programme. Mais une telle entreprise ne peut s’accomplir en solitaire, et Jim doit trouver les bons collaborateurs.  

Nicolas Giraud interprète lui-même le rôle principal, entouré d’Hélène Vincent dans le rôle de sa grand-mère, de Mathieu Kassovitz dans celui d’un astronaute à la retraite qui partage son expérience, tandis qu’Ayumi Roux joue la scientifique en charge de tous les calculs. Loin des blockbusters de science-fiction, L’ASTRONAUTE réussit à captiver avec cette histoire qu’on imagine très vraisemblable dans un futur proche, adoptant un style intimiste en phase avec l’entreprise individuelle de son personnage.  

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BURT MUNRO (Même genre de personnage animé par une idée fixe qu'il va poursuivre presque seul jusqu'à réaliser son rêve.) ou encore SPACE COWBOYS (L'improbable aventure de retraités que personne ne pensait capables de voyager dans l'espace.).

Soucieux de réalisme, Nicolas Giraud s‘est documenté en profondeur pour développer son scénario. Il a bénéficié de deux atouts décisifs : d’un côté, ArianeGroup lui a ouvert ses portes, et de l’autre, il a fait la rencontre d’un vrai astronaute, Jean-François Clervoy qui lui a fait part de son expérience avant de devenir conseiller technique du film. D’un seul coup, le cinéaste se sentait beaucoup plus à l’aise, avec l’impression de maîtriser son sujet et l’assurance de pouvoir le rendre crédible.  

Au bout d’un moment, la fiction a fini par rejoindre la réalité : de même que son personnage qui a tout investi dans son projet, Giraud s’est retrouvé à court de moyens, mais il a bénéficié du soutien de Christophe Rossignon, son producteur, et de Mathieu Kassovitz. En fin de compte, Jim a mis huit ans à construire sa fusée, et la production du film a duré cinq ans.   

Mathieu Kassovitz est arrivé sur le tournage par l’intermédiaire du producteur Christophe Rossignon qui l’a accompagné tout au long de sa carrière depuis son premier court métrage CAUCHEMAR BLANC (1991). Kassovitz a été convaincu par le projet parce qu’il ne se conformait pas aux conventions habituelles de la science-fiction, mais proposait une vision vraisemblable de l’exploration spatiale dans un avenir proche. « Je suis persuadé que ce genre de voyage se démocratisera à l’avenir », déclarait l’acteur, avant de poursuivre : « Même si Nicolas a dû anticiper des techniques qui n’existent pas encore aujourd’hui pour réaliser la fusée capable de l’emmener dans l’espace, les licences qu’il s’est autorisés sont en harmonie avec la poésie de l’espace ».  

Pour se préparer au rôle, Nicolas Giraud ne s’est pas ménagé. A un moment, l’entraînement de son personnage implique un exercice dans une piscine destinée à tester sa résistance au stress. Refusant l’assistance de techniciens de plongée, il s’est laissé plonger enchaîné avec un trousseau de 70 clés, dont trois seulement ouvraient les cadenas qui le retenaient. Confiant dans sa capacité à s’en sortir, il tenait à faire l’expérience du stress auquel sont confrontés les astronautes.  

Les aspirations de l'humanité à vouloir conquérir l'espace sont devenues, au fil du temps, une synthèse de toutes ses peurs et ses espoirs. En pleine crise écologique, l'humain a désormais le regard porté à la fois vers les étoiles et sur sa maison, tiraillé ...

Le premier défi de L'Astronaute est de nous faire croire au projet totalement dingue et a priori irréalisable d'un ingénieur aéronautique. Une obsession depuis l'enfance, arrimée à celle de son grand-père, une ambition à rêver debout, simplement pour pouvoir ...

Wouah! C’est peu dire que Nicolas Giraud nous met la tête dans les étoiles avec son second film après « Du soleil dans mes yeux ». Et, en toute honnêteté, on partait avec quelques à priori plutôt négatifs et un sentiment de circonspection au vu du sujet de cette œuvre ...