LES FÉLINS

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Jane Fonda-Alain Delon… Bon, rien que cette affiche devrait vous inciter à voir ou revoir le film de René Clément, sorti en 1964. Les deux stars y apparaissent dans la force et la beauté de leurs jeunes années, chacun parvenant à cette époque à un moment charnière de sa carrière. Carrière qu’il serait presque insultant d’imaginer résumer en quelques minutes !

L’histoire est celle de Marc, un garçon obligé de fuir les Etats-Unis après avoir été l’amant de la femme d’un caïd de la pègre. Arrivant sur la Côte d’Azur, il va être engagé comme chauffeur par Barbara, une riche américaine, avant de se rendre compte que sa cavale comme celle dont il a fait la connaissance et qui semble lui sauver la mise ne doivent peut-être rien au hasard…

Costa-Gavras assistant-réalisateur, Pascal Jardin aux dialogues ou Pierre Balmain aux costumes et bien entendu la patte de René Clément, confèrent à ce thriller sur fond de machination la force des films qui marquent l’Histoire du cinéma.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE CLAN DES SICILIENS (Alain Delon est décidément victime de sa nature : séducteur impénitent, le voici pourchassé et menacé de mort dans ces deux films noirs...) ou encore LA MAIN AU COLLET (La mondialement célèbre "French Riviera" est un merveilleux décor de cinéma pour le thriller : Alfred Hitchcock et René Clément en font l'éclatante démonstration...).

Il est des noms qui résonnent comme des emblèmes pionniers de la renommée du cinéma français dans le monde : Jean Renoir, René Clair, Marcel Carné ou René Clément… Ce dernier reste d’ailleurs le seul cinéaste tricolore à avoir par deux fois reçu l’Oscar du meilleur film étranger avec « Au-delà des grilles » en 1951 puis « Jeux interdits » deux ans plus tard… « Les félins » est un des films marquants de la dernière partie de sa carrière, à une époque où les chantres de la Nouvelle Vague moquaient son académisme… Clément en portera jusqu’à la fin de sa carrière et de sa vie, en 1996, une profonde blessure intime.

Passionné par le cinéma depuis son adolescence, le réalisateur doit à sa rencontre avec Jacques Tati lors de son service militaire l’envie de passer derrière la caméra. Ce sera d’abord par le biais du documentaire puis, juste après la seconde guerre mondiale, grâce à une oeuvre de commande qui va d’emblée le propulser dans la catégorie des très grands. « La bataille du rail » est en effet à l’origine un film destiné à glorifier la résistance héroïque des cheminots français durant l’Occupation. Il sera récompensé du Prix du Jury et du Prix de la Mise en Scène lors du Festival de Cannes 1946, connaissant un immense succès en salles. René Clément continuera d’explorer les coulisses du conflit encore tout récent avec « Le père tranquille » et « Les maudits ».

« Au-delà des grilles » en 47 marque un changement d’inspiration : Jean Gabin et Isa Miranda y jouent un couple à la passion destructrice qui va fasciner plus de 2 millions de spectateurs en France et des millions d’autres dans le monde… Un triomphe international qui se reproduit avec « Jeux interdit », chronique enfantine dans laquelle Paulette et Michel, âgés de 5 et 10 ans vont traverser l’exode de la guerre… Nouveau coup d’éclat du cinéaste en 1960 avec « Plein soleil », adaptation du thriller de Patricia Highsmith dans lequel Alain Delon, Maurice Ronet et Marie Laforêt jouent aux jeux dangereux de l’humiliation et de l’identité… Notons aussi en 1966 « Paris brûle-t-il ? », fresque historique retraçant les heures tendues de la libération de Paris en août 44 dont le casting international impressionne toujours : Orson Welles, Alain Delon, Kirk Douglas, Jean-Paul Belmondo, Leslie Caron, Glenn Ford, Anthony Perkins ou Yves Montand notamment…

(avec mini spoils)«On ne laisse pas Bébé dans un coin», semble dire Jane-Bébé-Fonda à Alain Delon en l'envoyant cueillir des fleurs sur le marché de Nice.Une histoire et manigance qui me rappellent les tensions, situations et sujets dans Les Proies et même une fin ...

Marc (Alain Delon) est poursuivi par des tueurs travaillant pour sa maitresse. Il se réfugie sur la Côte d' Azur et est embauché par Barbara (Lola Albright), une riche américaine . Il comprend très vite qu'il n'a pas été engagé par hasard et se trouve plongé ...

Je ne me lasserai définitivement jamais de ce film , non pas pour son côté thriller hitchcockien, un brin ridicule et étiré, mais grâce à la réalisation virtuose de René Clément, d'une modernité exceptionnelle. L'élégance de cette mise en scène n'a d'égal que celle ...