LES COPAINS

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A l’été 1964, auréolé du succès de La Guerre des boutons puis de Bébert et l’omnibus, Yves Robert tourne au coeur de l’Auvergne son nouveau film. Pour interpréter ses Copains, il s’est entouré de la fine fleur des jeunes comédiens du cinéma français, parmi lesquels Philippe Noiret, Pierre Mondy, Claude Rich ou encore Guy Bedos.

Son scénario actualise un roman de Jules Romains écrit cinquante ans plus tôt. Dans un esprit de liberté joyeuse, il s’en prend aussi bien à l’armée qu’à l’église ou l’administration en mettant en scène les canulars « hénaurmes » d’un bande de sept compères unis par une solide amitié, le goût des plaisirs de la vie et le sens de la farce à grande échelle.

Les Copains sont donc sept « comme les dix doigts de la mains et les 400 coups » et vont semer la panique, entre Ambert et Issoire,  d’abord dans une caserne, puis pendant une messe et lors d’une très officielle inauguration. Pour accompagner ces aventures, Georges Brassens a composé « Les copains d’abord ». Sortie quelques semaines avant la comédie d’Yves Robert, la bande originale devient vite un tube et annonce avec entrain ces « amis franco de port » » qui  « sur le ventre (…) se tapaient fort ».

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MES CHERS AMIS (Les 400 coups (en Italie) d'une bande de quadragénaires qui ont décidé de continuer à s'amuser comme quand ils étaient enfants.) ou encore ALEXANDRE LE BIENHEUREUX (Une autre réalisation d'Yves Robert avec Philippe Noiret.).

La tombe d’Yves Robert au cimetière du Montparnasse à Paris porte l’inscription « un homme de joie ». Les Copains est une illustration éclatante de ce goût du réalisateur pour la vie et de son talent pour saisir les instants de bonheur simple, telle cette séquence poétique où Philippe Noiret invite à savourer le « chant de la roue libre » alors que son vélo dévale une route de campagne. Les Copains rend hommage à ces moments de grâce sans prétention comme une balade en forêt ou un repas entre amis mais sans mièvrerie. La réalisation, inventive, joue avec divers procédés cinématographiques comme lors de l’intervention des sept farceurs dans la salle de cinéma avec le traitement burlesque de la bande d’actualités. Le cinéaste se permet aussi des regards caméras complices avec le spectateur ou des effets de split-screen.

L’hédonisme nourrit le cinéma d’Yves Robert et son Alexandre le Bienheureux, porté par Philippe Noiret, en est un autre bel exemple. L’ode à l’amitié que déroule Les Copains constitue une autre thématique forte de sa filmographie. Le diptyque Un éléphant ça trompe énormément/Nous irons tous au paradis, où il fait à nouveau appel à Guy Bedos pour raconter les aventures d’une bande d’inséparables, montre combien le cinéaste était attaché à ces portraits de groupes solidement soudés.

Georges Brassens n’avait pas l’habitude de répondre à des commandes. On imagine sans mal que la demande faite par son ami Yves Robert qui partageait sa sensibilité anar a été reçue bien différemment. Michel Fugain, qui n’était pas encore chanteur lui-même à l’époque et qui assurait la fonction d’assistant-réalisateur sur le tournage des Copains, se souvient qu’un jour avec les comédiens Claude Rich, Guy Bedos et Philippe Noiret, ils entendent une voix familière accompagnée à la guitare qui interprète une chanson. Ils ignoraient que Brassens composait pour le film. Il paraît que Yves Robert récusa la première mouture des « Copains d’abord » qu’il trouvait trop lente. Brassens après avoir ronchonné a accepté de revoir sa copie pour finalement livrer la version bien rythmée que l’on connaît.

J'adore ce film, mais véritablement, d'une affection presque physique ai-je envie de dire. Normal, c'est un film hédoniste par excellence. La philosophie de vie qui est promue ici dans toute sa splendeur est tournée exclusivement et surtout de façon vitaliste vers le plaisir, ...

C'est vraiment très chouette, on dirait un récit de Goscinny. Un film de potes, hédoniste jovial et gourmand, très loin du traitement réservé à ce genre de film aujourd'hui (centré sur la crise de la quarantaine et la nostalgie). Pour le coup c'est un peu les "grands parents" ...

J'ai toujours aimé les films dont l'action se passe à la campagne, et je crois qu'avec ce film, Yves Robert qui retrouve un peu l'esprit de la Guerre des boutons (sauf qu'ici, ce sont des adultes), décrit un univers rural idéalisé et paisible au temps où la campagne était ...