LES BASILISCHI en VOD
- De
- 1963
- 83 mn
- Comédie
- Italie
- Tous publics
- VO - HD
PARCE QUE
Lina Wertmüller est une figure incontournable du cinéma mondial et sa place de pionnière peut faire d’elle une Agnès Varda italienne, pour son amour du style, dans ses films comme dans la vie: si Varda est identifiable notamment par sa coupe de cheveux inimitable, ce sont les lunettes à montures blanches et l’extravagance qui définissent le mieux sa comparse italienne. Wertmüller n’a pas débuté sa carrière artistique avec le cinéma (comme Varda, avant tout photographe), mais avec le théâtre de marionnettes et d’avant-garde (on retrouve d’ailleurs cet amour de la silhouette dans Les Basilischi avec les personnages immobiles et stylisés, notamment au début du film).
Lina Wertmüller rencontre le cinéma par la grande porte, grâce à Marcello Mastroianni, le mari d’une amie d’école. Ce dernier lui présente ensuite un certain Federico Fellini, pour qui elle sera assistante lors du tournage de Huit et demi. La même année, en 1963, elle se lance dans la réalisation de son premier film, sans passer par la case court-métrage. Ce sera donc Les Basilischi, encore influencé par le néo-réalisme et surtout par I Vitelloni (1954), le film de Fellini mettant en scène le une bande de jeunes désoeuvrés (les « petits veaux »/vitelloni du titre), dont l’un aura le courage de quitter sa province et son quotidien, soit peu ou prou la même histoire que le film de Wertmüller.
L’une des différences entre les deux films est sans doute à chercher du côté de la musique. Si Fellini est fidèle à son compositeur depuis Le Cheik blanc en 1951, Nino Rota, Lina Wertmüller choisit un artiste qui travaille depuis deux ans pour le cinéma et n’a pas encore triomphé grâce à la musique de Pour une poignée de dollars (Sergio Leone, 1964), un certain Ennio Morricone…
Les Basilischi est tourné dans les Pouilles et en Basilicate, la province voisine, que la réalisatrice connaît bien, elle qui affirmait se sentir « comme une enfant du Sud », de ce coin du Sud de l’Italie, au creux de la botte, qui n’avait jusqu’alors jamais été filmé. Le film est un succès en Italie, auprès du public, et des festivals, puisqu’il obtiendra deux prix au 16e Festival de Locarno, la Voile d’argent et le prix Fipresci. Plus tard, en 1975, Lina Wertmüller deviendra la première femme à concourir pour l’Oscar du Meilleur Réalisateur pour son très audacieux Pasqualino, qui raconte l’histoire d’un dandy sicilien prêt à tout pour survivre à la guerre, au fascisme, et au camp de concentration.