LE SERMENT DE PAMFIR

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Pas facile d’échapper à son passé, même quand vous faites tout pour conjurer le mauvais sort... Tel un boomerang tragique, le destin s’arrange toujours pour vous rattraper et parfois vous entraîner avec lui vers la chute. C’est le cas de Pamfir (Leonid de son vrai prénom) un Ukrainien parti travailler à l’étranger pour fuir un sort tragique tracé d’avance, puisqu’il exerçait l’activité de contrebandier en cigarettes...

Revenant occasionnellement dans son village retrouver sa femme et son fils, il accepte sur l’insistance de ce dernier de rester avec lui pour le carnaval et partager ainsi de rares moments de complicité. Mais Pamfir comprend que son enfant est l’auteur d’un incendie qui ravage l’église peu après la fête...

Promettant de rembourser les dégâts, il va devoir renouer avec son premier « métier », malgré l’engagement pris auprès de son épouse... Voici un drame humain autant que social, puissant et sombre porté de bout en bout par la grande découverte du film, le comédien Oleksandr Yatsentyuk...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE VOYAGE EN ARMENIE (Quelle qu'en soit la raison, revenir sur les terres de sa jeunesse n'est jamais anodin et les conséquences de ce retour imprévisibles...) ou encore LE CHEVAL QUI PLEURE (Découvrir et redécouvrir ces deux films donne une idée de la culture et de la vie dans les campagnes ukrainiennes à travers les époques...).

Il est des films dont le destin ressemble à un incroyable scénario... On connait les exemples fameux de « Apocalypse now » de Francis Ford Coppola, de « L’homme qui tua Don Quichotte » de Terry Gilliam », du « Cléopâtre » de Joseph Mankiewicz ou du bien nommé « L’enfer » d’Henri-Georges Clouzot mais celui du « Serment de Pamfir » n’a rien à leur envier ! Tout commence normalement en 2020 : les prises de vues du réalisateur ukrainien Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk sont prévues pour le printemps quand un tout petit virus décide de bloquer la planète toute entière... Le covid repousse donc les choses à l’automne suivant où la pandémie s’invite à nouveau à la fête !

C’est finalement en 2021 que le film peut être terminé avant que le montage ne commence en Pologne. Mais le sort va s’acharner durant l’hiver 2022 : alors que tout le travail de postproduction est quasiment achevé, la Russie entre en jeu et déclenche l’invasion de l’Ukraine... Le cinéaste hésitera rapidement à s’exiler en Pologne pour finaliser les choses mais il choisit finalement sa patrie et s’engage dans l’humanitaire pour soulager les malheurs de son peuple... Quand le conflit fait rage, le master du film est à Kiev, menacé par les bombes et c’est un assistant qui va le télécharger et envoyer « Le serment de Pamfir » encore inachevé à Paris, coproduction française oblige... En mai 2022, le long métrage fera finalement partie de la sélection cannoise dans « La Quinzaine des réalisateurs »... Qui dit mieux ?

C’est aussi l’occasion de saluer la résilience du cinéma ukrainien, longtemps attaché à celui de l’URSS mais qui commencera à voler de ses propres ailes à partir de 1991. Depuis, on a vu émerger quelques films marquants comme « Un ami défunt », (nommé à l’Oscar du film étranger en 1997), « La nuit est claire » en 2004, « My joy » de Sergueï Loznitsa en compétition à Cannes en 2010 ou « La maison à la tourelle » en 2013...

L'histoire se déroule là où les routes sont faites de boue, là où on creuse encore des puits, là où le salaire de la contrebande fait vivre tout un village, mais là où ça n'est pas le Tiers Monde, puisque c'est l'Europe. Le Serment de Pamfir n'est ...

Après quelques minutes de visionnage, j’ai pensé : "encore partie pour plus d’une heure d’ennui". Médisante que je fus. En allant me coucher et bien après, plusieurs réflexions et/ou sensations tournaient dans ma tête. Je viens de lire une critique de Play-it-again-Sam ...

La première chose qui frappe avec Pamfir c'est les plans séquences. On sent que Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk, le réalisateur, a voulu en mettre plein la vue à tout le monde. L'image est toujours parfaitement léchée et je pense que rien que pour ça le film aura des ...