LE MARGINAL (VERSION RESTAURÉE)

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14 ans après avoir réuni le duo Delon/Belmondo dans Borsalino, le réalisateur Jacques Deray retrouve Bébel pour le désir commun de refaire un film ensemble. Mais le premier projet que Deray propose à la star - le parcours d’un journaliste mêlé à une affaire de multinationales - est rejeté par Belmondo. D’autant qu’à l’époque, 1982, ce pitch vient d’être usité par Henri Verneuil dans son Mille Milliards de dollars avec Patrick Dewaere dans son avant dernier rôle. Mais qu’à celà ne tienne…

Alors que Belmondo vient de terminer un de ses plus gros succès au box-office avec L’as des as de Gérard Oury, Deray se repointe avec un nouveau scénario intitulé Le marginal, co-écrit avec Jean Herman, déjà auteur et adaptateur de deux autres Belmonderie signés Georges Lautner, à savoir le Guignolo et Flic ou Voyou. Après un premier draft de 15 pages du Marginal que Belmondo rejette, la deuxième mouture, plus centrée sur son personnage, est acceptée.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE PACHA (Gabin en commissaire retors et le célèbre "Requiem pour un con" de Gainsbourg. Un must.) ou encore L'INSPECTEUR HARRY (Les aventures urbaines d'un flic au comportement de tête brûlée. Le flic réac le plus légendaire du septième art, personnifié par Clint Eastwood.).

Volant presque la vedette à Jean Paul Belmondo, le méchant de service du film, le trafiquant de drogue Sauveur Meccaci, est interprété par un des seconds couteaux les plus emblématiques du cinéma américain : Henry Silva. Enfant de la fameuse Actor’s Studio ou il fit ses armes, Silva, né en 1928 de parents espagnols et siciliens, débute à l’écran en 1952 dans un très court rôle de paysan dans Viva Zapata d’Elia Kazan.

Dès le milieu des années 50, il apparaît de plus en plus régulièrement dans des seconds rôles de bad-guys charismatiques dont les westerns légendaires que sont Bravados d’Henry King et le Trésor du pendu de John Sturges.  Et en 1960, il auto parodie carrément son personnage de vilain en donnant la réplique à Jerry Lewis dans Cendrillon aux grands pieds. En 1964, Henry Silva obtint pour la première fois la tête d’affiche dans un polar de série B intitulé la Revanche du sicilien de William Asher avant d’engranger les quatre décennies suivantes une centaine de films où son impressionnant visage taillé à la serpe façon Jack Palance fait trembler les spectateurs.

Comme beaucoup de stars américaines sur le déclin ou de seconds rôles à la recherche d’un nouveau souffle, Henry Silva s’expatrie un brin en Italie dans les 70/80 où il enchaine des films d’exploitation, principalement des polars teigneux dont les plus réputés (pour leur ultra violence) sont La Rançon de la peur d’Umberto Lenzi et Cry Of The Prostitute d’Andrea Bianchi. Retiré du cinéma depuis un bail, Henry Silva a fait une dernière et courte apparition quasi hommageuse en 2001 dans le Ocean’s Eleven de Steven Soderbergh.

J'avoue que c'est peut-être un peu surnoté... Mais Bébel, c'est l'enfance de pas mal d'entre nous, c'était l'époque où le film d'action à la française avait encore une image dans les médias (parc que, aujourd'hui, j'ai l'impression qu'on est pas loin de cracher sur tout ...

- Autrefois, les mômes qui se cament en 6ème, ça t'empêchait pas de dormir... Tu prenais ta fraîche. Et maintenant tu voudrais que j'aille chez les sauvages me faire ouvrir la tronche à coup de rasoir, pour ramener ta gamine au bon air ? Tu trouves pas que tu charries ...

Ce type de polar à la gloire d'une star française (il en restait peu en 1983) faisait suite à une série de films très commerciaux comme Flic ou voyou, le Professionnel, le Guignolo (le moins réussi de la série) et L'As des as... et chacun y mettait du sien pour mettre ...