LE DIABLE AU CORPS

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Réalisé en 1946 par Claude Autant-Lara, Le Diable au corps est la première adaptation du roman écrit par Raymond Radiguet en 1923 et qui provoqua un scandale retentissant en racontant les amours d’un adolescent de quinze ans et d’une jeune femme mariée, pendant la Première guerre mondiale, tandis que le mari se bat au front.

En prenant des libertés avec ses scénaristes, Jean Aurenche et Pierre Bost, Autant-Lara reprend l’essentiel de la trame du roman, dans une construction en flash-back : la passion amoureuse contre la bêtise de la guerre, la révolte contre le conformisme bourgeois, provoquant à sa sortie un même scandale. On y a vu l’antimilitarisme cher à Autant-Lara et surtout une noirceur dont personne ne voulait dans le cinéma de la Libération. Le film fut perçu comme une incitation à l’adultère, une atteinte au moral des Français et une charge insupportable contre le patriotisme.

Mais le public le plébiscita à sa juste mesure : une grande œuvre. La mise en scène soignée confirme Autant-Lara dans son statut d’auteur, après ses réussites sous l’Occupation. Le Diable au corps s’est peut-être désormais affaibli. Autant-Lara s’est  laissé aller à des excès dramatiques qui sont désormais criants, mais son couple reste d’une parfaite justesse dans la tragédie. Face à Micheline Presle est révélé Gérard Philipe, auquel la jeune génération sortant de la Seconde guerre mondiale peut s’identifier. Ils sont deux victimes broyées par la guerre et les convenances sociales. Les deux vedettes obtiendront des prix d’interprétation.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver UNE PLACE AU SOLEIL (Parce que c'est l'histoire d'une passion interdite, celle d'un homme tiraillé entre deux mondes et entre deux femmes (une ouvrière et une riche héritière). Un des grands rôles d'Elizabeth Taylor et Montgomery Clift.) ou encore LE DIABLE AU CORPS (1986) (Parce que Marco Bellocchio transpose le roman de Raymond Radiguet dans l'Italie contemporaine. Le film fit scandale en raison d'une scène de fellation non simulée.).

Les attaques contre le film furent nombreuses, et même dès sa préparation puisque Claude Autant-Lara dut en permanence lutter contre son producteur, Paul Graetz, qui craignait les foudres de la censure. Lors des premières, des associations d’anciens combattants vitupèrent ; des critiques violentes pleuvent : « Cette production ridiculise la Famille, la Croix-Rouge et même l’Armée. Devant le flot de boue qui monte, nous demandons que ce film ignoble soit retiré de l’écran », peut-on lire.

Ces accusations sonnent comme un écho de la propre hargne du cinéaste, que Jean-Pierre Bleys, dans sa biographie, voit naître dans ce film et dont les effets se mesurent notamment dans le traitement sans nuance des seconds rôles, figés dans la sévérité, l’autoritarisme, la mesquinerie et la bêtise. L’ambiguïté ne caractérise pas ce drame qui prend aussi les contours du pamphlet.

Son défaut majeur, en dépit des deux interprètes irréprochables, est l’approche trop pudique du cinéaste dans l’illustration de la passion. Les commentateurs ont souvent moqué le plan du feu de cheminée qui conclut la première nuit d’amour. Autant-Lara n’est pas un sensuel. Aurenche est le premier à le souligner, révélant que plusieurs répliques fortes des amants furent édulcorées. Ce qui importe à Autant-Lara est l’intensité du drame et son issue fatale, qu’il laisse éclater dans l’indifférence joyeuse de l’Armistice.

Le Diable au corps est un film réalisé par Claude Autant-Lara, écrit par Jean Aurenche et Pierre Bost, d'après le roman éponyme de Raymond Radiguet (publié en 1923, l'année même de sa mort)... qui met en scéne, pendant la Première Guerre mondiale, François Jaubert (excellent ...

J'avais vaguement en mémoire la version de 1986 de Marco Bellocchio et j'ai cru que je revoyais ce film. Je me suis très vite aperçue que ce n'était pas la même époque de tournage ! Ce film n'en demeure pas moins un petit chef d'oeuvre, nettement moins osée c'est certain, ...

Je n'aime pas les pièces montées. En fait, j'adore les petits choux, la crème est un délice et je vends mon âme pour de la bonne nougatine. Mais je n'aime pas les pièces montées car elles ne sont jamais comme les choux de ma Mamie. Les siens sont meilleurs, évidemment. ...