LA GRAVITÉ

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En physique, la gravité se manifeste par l'attraction terrestre qui nous retient au sol. Dans le film de Cédric Ido, elle prend une dimension métaphorique : ce sont les pesanteurs qui empêchent les jeunes de certaines banlieues de décoller vers un avenir rassurant, de bâtir des projets de vie meilleure.  

La Gravité se déroule entre les tours d’une cité où une bande d’adolescents fait la loi. Fascinés par la culture japonaise, ils se sont baptisés les Ronins, en hommage à ces samouraïs sans maître. Daniel, Joshua et Christophe appartiennent, eux, à une autre génération et refusent cet état de fait. Tous trois vont avoir à affronter ces ados déterminés et prêts à en découdre. La tension va monter inexorablement… 

Cedric Ido, le scénariste et réalisateur de La Gravité, a grandi dans une banlieue secouée par des problèmes de violence. « J’ai perdu pas mal d’amis dans des guerres de gangs, des guerres de territoires, déclare-t-il. Ce qui est important pour moi, c’est d’évoquer à travers mon film, des êtres qui m’ont inspiré en tant qu’artiste, à quel point beaucoup d’entre eux étaient talentueux, et dont le talent n’a jamais pu s’exprimer. »   

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BANLIEUE 13 (Cette production située dans une banlieue futuriste fait la part belle aux séquences d'action) ou encore LA VIE DE CHÂTEAU (Une comédie dirigée par Cédric Ido également interprétée par Jean-Baptiste Anoumon).

« Mon film parle de ceux à qui on a tout enlevé sans rien leur dire », pointe Le réalisateur Cedric Ido. Mais La Gravité souligne en particulier un aspect que les films sur la banlieue n’abordent pas généralement, la fracture entre les générations. Il revient sur une interrogation personnelle qu’il a intégrée à son récit : « Ma vraie problématique en tant qu’habitant de banlieue, c’était qu’est-ce que je vais laisser à mes petits frères ? Pourquoi cette nouvelle et très jeune génération ne m’écoute pas du tout ? Et, après tout, qu’est-ce que j’ai à leur dire ? » 

Cedric Ido voulait que chacun de ses trois personnages principaux dispose d’un talent spécifique. Il en a choisi trois qui le constituent : le sport, l’ingénierie et le dessin. Daniel est ainsi un athlète, Joshua brille par ses capacités technologiques et le remarquable coup de crayon de Christophe puise dans les pratiques personnelles du metteur en scène, qui a toujours dessiné. Tout jeune, les arts plastiques étaient ses cours préférés et il envisageait de se diriger vers le dessin animé, la bande dessinée. Souhaitant faire de l’animation il s’est confié à l’époque à un conseiller d’orientation qui lui a « fait comprendre qu’il ne fallait pas rêver, mais être pragmatique en choisissant plutôt le dessin industriel. J’ai quand même persisté, je voulais y arriver ! »  

Parmi les éléments de réalisation qui contribuent à faire monter la tension dans La Gravité, le ciel qui vire progressivement au rouge ajoute à cette menace, cette sensation de menace grandissante. Ce ciel qui passe du rose à un rouge inquiétant renvoie aux cheveux des Ronins, qui ont tous une partie de leur chevelure teinte de cette couleur. Cedric Ido rappelle que dans la mythologie japonaise le rouge est « symbole d’éloignement des démons, mais également de défense et de guérison ». Au-delà de cet élément, le Japon représente une source d’inspiration d’une grande richesse pour le metteur en scène. Akira Kurosawa (Rashomon), comme le réalisateur de films de sabre Kenji Misumi ainsi que Kaneto Shindõ, à qui on doit L’ïle nue et Onibaba, comptent parmi ses cinéastes préférés. 

A-do-ré du début à la fin. Original, profond, léger, drôle, dingue, généreux etc. Bien plus qu'un simple film de cité, une fable sur la difficulté de sortir de son milieu d'origine tout cela raconté via un contexte science-fictionnel. Belle mise en scène pour ...

Bonne surprise. Enfin un film « de banlieue » dépourvu des caricatures habituelles, du racisme constant, de l’angélification des habitants ou de la psychopathie des flics vilains-pas-beaux. Génial. On a un film d’action qui tient ses promesses, avec une intrigue accrocheuse, ...

La cité inspire de plus en plus le cinéma. Territoire fantasmé comme celui des Apaches qui ceinturait Paris au siècle dernier, la banlieue accueille toutes les projections, des plus plausibles aux plus loufoques. Romain Gavras dans Athena, sous les oripeaux du théâtre antique, ...