LA COUR DES MIRACLES

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Dans l’école de banlieue on s’inquiète. Il y aura bientôt un établissement rival mieux doté, plus joli et tout à fait privé, supposé accueillir les enfants des classes aisées. La directrice décide de se battre pour garder tout le monde, riches et pauvres, brillants ou médiocres.

« La cour des miracles » doublement signé de Carine May et Hakim Zouhani raconte le délabrement de l’école publique, la lassitude des enseignants, l’entrisme des parents mais aussi l’éternelle énergie des enfants. Le film est sorti en 2022 et on l’a vu à l’affiche du festival de Cannes.

La distribution ne manque pas de classe :avec notamment Rachida Brakni, Gilbert Melki et Sebastien Chassagne. J’espère que vous aurez bien appris toutes vos leçons…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ETRE ET AVOIR DE NICOLAS PHILIBERT (2002) (La part documentaire du film "La cour des miracles" était déjà visible dans le succès-surprise de l'oeuvre de Nicolas Philibert qui avait filmé une classe et le travail d'un enseignant sur la durée. Un témoignage émouvant sur l'école de la République et un authentique document sociologique.) ou encore CA COMMENCE AUJOURD'HUI DE BERTRAND TAVERNIER (1999) (Bertrand Tavernier dans une phase naturaliste de son oeuvre met en scène les difficultés d'une école et de son directeur confronté aux difficultés sociales des parents, à la rébellion de certains contre l'autorité, et au doute sur le rôle de l'éducation. Un constat et un film prémonitoire.).

Il y avait jadis les "hussards noirs de la république », c’est ainsi qu’on qualifiait les instituteurs qui, dans la foulée des lois de Jules Ferry, enseignèrent partout dans la France profonde. « La cour des miracles » est un film de sauvegarde de cet esprit laïc qui fit pénétrer la connaissance dans tous les corps de la nation. Et défend l’idée que les « professeurs des écoles » d’aujourd’hui sont à nouveau en mission dans des zones de pauvreté.

Les cinéastes savent de quoi ils parlent. Carine May fut maitresse pendant quinze ans en Seine-Saint-Denis et Hakim Zouhani éducateur socio-culturel. Le film a d’ailleurs été tourné dans leur bonne ville d’Aubervilliers où a démarré leur aventure audio-visuelle. Si le casting principal est professionnel les auteurs ont distribué les rôles des parents et des enfants à des amateurs, tous venus des villes environnantes.

May et Zouhani, avant de réaliser leur premier long métrage ont construit une carrière entre document et fiction, au travers de quatre cours métrages en dix an. « Rue des cités » en 2011 parlait déjà de mixité sociale avec une forte connotation biographique. Puis vinrent « La virée à Paname », « Molii », « Master of the class », tous récompensé dans divers festivals. Avec son format scope « La cour des miracles » montre que le cinéma social (avec sa part de comédie) français n’est pas dénué d’ambition.

C’est la seconde réalisation du duo composé de Carine May et Hakim Zouhani après avoir fait la Rue des Cités en 2013. Ils ont écrit le scénario avec Catherine Paillé (Shéhérazade), Benjamin Charbit (Gagarine), et Romain Compingt (En Attendant Bojangles). Cette comédie ...

C'est rafraichissant de participer au quotidien d'une salle de classe qui essaie de dynamiser un quartier. L'histoire est peu travaillée, avec des raccourcis et de la bonne humeur à chaque plan mais on passe un agréable moment. Le jeu des acteurs est parfois bons ...

Malgré les bons sentiments omniprésents, on a un film qui tient ses promesses, loin du misérabilisme qui entoure souvent les films sur la banlieue, et avec un twist à la fin qui le sauve de la mièvrerie. A la fois dénonciateur de l'abandon des quartiers et de l'école ...