JUNK HEAD

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L’homme a réussi à atteindre une quasi-immortalité. Mais, à force de manipulations génétiques, il a perdu la faculté de procréer et décline inexorablement. En mission pour percer les secrets de la reproduction qui sauverait l’humanité en péril de mort annoncée, Parton est envoyé dans la ville souterraine où vivent des clones mutants prêts à se rebeller contre leurs créateurs… Tel est le point de départ de JUNK HEAD le film d’animation écrit et réalisé par le Japonais Takahide Hori qui en a également assuré l’animation, les effets visuels et sonores, l’animation, les décors, entre autres. 

Il aura fallu pas moins de sept années à son créateur pour tourner les quelque 140 000 plans nécessaires aux 100 minutes que dure JUNK HEAD qualifié par certains de « dinguerie animée ». Sept années donc durant lesquelles Takahide Hori aura exercé successivement et tout à la fois les fonctions de scénariste, réalisateur, animateur, chef-opérateur, décorateur, monteur ou bien encore compositeur, allant même jusqu'à être l’une des voix de son film. Cet ancien étudiant en art fut d’abord décorateur d’intérieur avant de se lancer seul dans l’aventure cinématographique en 2007. 

Alors âgé de quarante ans, le futur réalisateur est un complet autodidacte en matière d’animation. En respectant à la lettre le format classique du cinéma (24 images par seconde), Takahide Hori s’est imposé à lui-même une contrainte redoutable. Il en résulte une incroyable fluidité mise au service d’une réalisation qui multiplie les cadrages et décadrages improbables, les renversements de perspective et autres zooms et coupures brutales… Autant d’éléments qui font de JUNK HEAD un spectacle singulier.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'ILE AUX CHIENS (Réalisé par Wes Anderson, ce film utilise la même technique d'animation que celle déployée par Takahide Hori) ou encore DUNE DE VILLENEUVE (Comme le film de Takahide Hori, celui de Denis Villeneuve explore l'univers du film d'anticipation et de protagonistes confrontés à la recherche des moyens de survie pour une humanité menacée d'extinction.).

Cinéphile frénétique, Takahide Hori a multiplié les références et les clins d’œil tout au long de son film, tant d’un point de vue narratif qu’esthétique. On peut ainsi citer à titre seulement d’exemples parmi des dizaines d’autres des allusions assumées à des classiques de la littérature de science-fiction : LA GUERRE DES MONDES de H.G. Wells ou bien DUNE de Frank Herbert peuvent être évoqués. Quant aux influences  purement cinématographiques, elles sont légion, depuis l’univers baroque d’un Guillermo del Toro jusqu’à celui fantastique et inquiétant de Giger pour ALIEN, en passant par celui plus apaisé peut-être mais non moins débridé avec les film de Miyazaki. 

On aurait tort cependant de ne voir dans  JUNK HEAD qu’un catalogue d’emprunts revendiqués. Takahide Hori affirme la singularité à de nombreuses reprises. Comme ces créatures hors norme, mi-humains, mi-machines, parfois à la frontière du végétal et de l’animal. Ou bien encore ces taupes qui ressemblent à des policiers. Sans compter un médecin-ferrailleur qui ressuscite les estropiés, des femmes felliniennes à souhait qui turbinent dans la salle des machines ou un ouvrier qui se tient posté devant une cheminée « depuis quatre mille ans » ! 

A l’origine de ce film, il y eut d’abord un court métrage de 30 minutes qui permit au nouveau cinéaste nippon d’affirmer son univers et d’installer sa méthode d’animation. Soit quatre des sept années nécessaires à la fabrication du long métrage. Les trois suivantes furent consacrées aux 70 minutes restantes, preuve que la « machine » était désormais bien rôdée. Un impressionnant savoir-faire était né durant ces années de création intense et débridée.

En regardant le générique de fin de Junk Head on constatera avec amusement que le nom de son réalisateur Takahide Hori apparaît absolument partout et pour cause puisque le film qui est le fruit de sept ans de travail à été conçu entièrement en solitaire par cet autodidacte, ...

J'ai abordé Junk Head avec des attentes minimales. Le trailer ne fait pas du tout envie et présente un gloubi boulga sans queue ni tête de pate à modeler en stop motion et de mouvements de caméra gerbatoires. Et comme il insiste bien sur le fait que le réalisateur a tout ...

Voici un OVNI de science-fiction, pur, dur, radicale comme on n'en voit que très peu finalement dans le genre. Un univers singulier original parfois déroutant, un vrai film de SF aux références multiples et pourtant totalement unique. Un film autoproduit par un seul homme, ...