L'OEUVRE SANS AUTEUR

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Dans le film-fleuve L’œuvre sans auteur, on suit, sur plusieurs décennies, l’histoire du jeune Kurt Barnet, de l’exposition sur l’Art dégénéré en Allemagne à sa réussite en tant que peintre, dans l’Allemagne de l’Ouest. Plusieurs décennies où le jeune homme recherche à la fois à protéger la femme qu’il aime de son père et à trouver le style artistique juste, dont il serait enfin fier. 

C’est un véritable cri d’amour et une ode à la liberté que ce film de Florian Henckel von Donnersmarck, à qui l’on doit l’émouvant La Vie des autres. Le réalisateur poursuit le diagnostic de son pays natal, l’Allemagne, pendant les heures sombres qui l’ont tourmenté, du régime nazi à celui des communistes pendant la Guerre Froide. 

Et pour magnifier son propos, il suit la partition onirique de Max Richter et met devant sa caméra la fine fleur du cinéma allemand : Tom Schilling, révélé par le film Oh boy, Paul Beer qui tourne également en français et que l’on a pu voir dans Frantz de François Ozon et Le Chant du loup, ainsi que le terrifiant Sebastian Koch qui a donné la réplique à Daniel Auteuil dans Au nom de ma fille. Vous avez rendez-vous, en bonne compagnie, avec la petite histoire dans la grande.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE VENT DE LA LIBERTÉ (Histoire vraie et périlleuse de deux familles qui ont quitté Berlin-Est à bord d'une montgolfière.) ou encore POLLOCK (Biopic autour de ce peintre unique en son genre qui a tout fait pour mettre en avant son art peu conventionnel.).

Si L’œuvre sans auteur paraît si réaliste, c’est parce qu’il s’agit en fait d’un biopic déguisé du peintre allemand Gerhard Richter, qui a vécu, comme Kurt, à Dresde dans les années 1930, qui s’est inscrit à l’école des Beaux-Arts et une fois passé à l’Ouest, qui a cherché à concevoir des peintures d’après des photographies, tout en finissant par s’effacer totalement au profit de son œuvre. Ce sont les critiques d’art de l’époque qui ont trouvé la formule "d’œuvre sans auteur" pour qualifier les tableaux de Richter.

Un peintre qui marqué le réalisateur qui a découvert son travail dans sa jeunesse et dont il n’arrivait pas à se détacher, même une fois devenu adulte. Il se promit alors un jour de réaliser un film qui rendrait hommage au peintre et il lui fallut attendre 2014 pour se lancer dans ce scénario et décider de choisir un avatar de Richter en guise de protagoniste.

Réalisateur reconnu dans le monde entier et ayant obtenu un Oscar du Meilleur film étranger pour son premier long, La Vie des autres, on lui doit également un film américain avec Angelina Jolie et Johnny Depp, The Tourist. Un échec retentissant qui lui a redonné envie de tourner dans sa langue maternelle, avec succès cette fois.

Ne pas détourner les yeux. C'est un des messages du flm, aux conséquences parfois mortelles, parfois salvatrices. C'est le conseil d'une "folle", alors que la déviance est la plus solide rationalité face aux horreurs nazies. On peut voir ce film comme la réconciliation entre ...

Sur le papier, on ne peut pas dire que tous les astres étaient alignés lorsque j'ai été voir ce film : rentré d'une soirée un peu-beaucoup-passionnément arrosée vers 4h du matin, dans une salle COMPLETEMENT REMPLIE qui me laisse un siège complètement à droite, à la ...

Compte tenu des errements dans lesquels l’ont entraîné les sirènes états-uniennes, avec son bien piètre deuxième long-métrage, le rocambolesque « The Tourist » (2010), après les succès légitimes de « La Vie des Autres » (2006), Florian Henckel von Donnersmarck fut ...