L'AFFAIRE PÉLICAN

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Ah, le cinéma hollywoodien et la théorie du complot… Une histoire éternelle qui remonte aux deux grands chocs nationaux contemporains: l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy en 1963. A l’époque, Alan J.Pakula n’est que le producteur des films de Robert Mulligan, l’inoubliable réalisateur de Un Eté 42. Dix ans plus tard, au moment où il tourne A cause d’un assassinat, son quatrième film sous la casquette de cinéaste, reprenant à son compte la thèse d’une conspiration ayant mené à la mort de JFK, le scandale du Watergate éclate. Pakula le relatera dans Les hommes du président, son œuvre la plus célèbre, inspirée des travaux d’investigation des journalites Bob Woodward et Carl Bernstein.

En 1993, il renoue avec ce minigenre et c'est L’affaire Pélican, accompagnant pour le coup un autre journaliste et une étudiante en droit dans leur enquête sur la mystérieuse mort de deux juges de la Cour suprême. Même si cette fois-ci aucun évenement réel ne viendra corroborer le film, Pakula y amènera sa propre tradition d’un très efficace cinéma politico-paranoïaque Le vrai complot viendra d’une critique américaine, qui accueillera assez froidement cette Affaire Pélican; le film finira néanmoins par voler de ses propres ailes vers les hauteurs du box-office, confirmant l’interet du public américain pour les coulisses tordues du pouvoir.

 
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Dans une conférence publique, donnée à l’American Film Institue en 1985, Alan J. Pakula résumait ainsi son travail sur sa trilogie paranoïaque, constituée par Klute, A cause d’un assassinat et Les hommes du président : "Je veux un monde sans ombre. Je veux un monde de lumière où rien n’est oublié, où tout est examiné sous la moindre couture".

Si L’affaire Pélican est une sorte de post-scriptum à cette trilogie, c’est aussi parce que ce thriller est tiré d’un livre de John Grisham, auteur à succès dont les romans sont portés par cette même obsession : celle de la vérité. Grisham tire ses histoires de ses expériences d’avocat et de député du Mississipi, initiant une longue série de thrillers juridiques, tous des best-sellers. La plupart ont été adaptés au cinéma, de La firme au Droit de tuer en passant par Le client.

Pakula le rencontrera suite au succès de Présumé innocent, adapté d’un autre thriller juridique, signé lui Scott Turow. La Warner Bros, productrice de Présumé Innoncent proposera au réalisateur L’affaire Pélican, dont le studio avait acheté les droits, avant même sa parution, sur la foi d’un pitch de Grisham. Mais aussi de la propre recommandation de l’auteur, qui souhaitait que Pakula en soit le metteur en scène. Pas tant en souvenir des Hommes du président, que parce que l’écrivain avait assisté, en simple spectateur, à la conférence de 1985. Il confessa à Pakula lors de réunions préparatoires qu’il avait alors été marqué par une de ses interventions concernant la psychologie des personnages de sa trilogie : "Il faut parler aux acteurs de leurs rôles, les y impliquer par les questions suivantes : Pourquoi êtes-vous obsédé par ce que vous faites ? Quelles sont vos peurs ? Quelles sont vos motivations ?" au point de s’en servir comme méthode d’écriture pour son premier roman. Demander à ce que Pakula réalise L’affaire Pélican n’était pour Grisham qu’un retour de politesse.

L’affaire pélican réussit l’exploit de ne jamais paraître longuet. Alan J. Pakula n’est pas à son premier coup d’essai en matière de thriller, il sait comment exacerber la tension et finalement désentortiller les agissements. Et le fait que le réalisateur n’ait ...

Pakula, que j'admire, a commencé sa carrière avec de grands films d'auteurs politiques. Petit à petit il est rentré dans le système et ses films furent moins personnels, mais continuaient pourtant, mais de moins en moins, de creuser le même sillon. C'est le cas ...

Un thriller politico-juridique comme les affectionne Pakula, adapté d'un best-seller de John Grisham, grand spécialiste de ce genre de machination complexe. C'est un puzzle d'une grande complexité, qui sent le produit calibré et conventionnel, où tout est trop ...