JULIETTE

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La vie d’Adèle, Jeune et jolie, Suzanne mais aussi Juliette… 2013 est une année riche en portraits de jeunes femmes d’aujourd’hui, en communion plus ou moins harmonieuse avec leur époque. Juliette, 25 ans n’est plus une ado mais n’est pas encore vraiment une adulte. Coincée entre un ex-amant qui l’attire toujours et un nouveau prétendant qu’elle méprise un peu, entre une mère absente, soi disant partie en Amérique et un père adoré qui tombe malade, Juliette vit les mêmes intermittences du cœur que toutes les filles de son âge. 

Elles s’inscrivent ici dans une esthétique très particulière, mélange de poésie urbaine et de rêverie fleur bleue. On pense parfois à Michel Gondry mais surtout le film revendique son cousinage, et ce dès sa séquence d’ouverture, avec l’univers de Sofia Coppola. Comme elle, Pierre Godeau filme avec une certaine langueur et travaille la bande son à l’extrême pour donner un aspect onirique à un film qui aime à basculer dans le rêve éveillé. Pierre Godeau le confesse: « La photo en 16 mm, intemporelle et naturaliste s’inspire directement du travail de Sofia Coppola ». 

Dans le rôle titre de Juliette, vous reconnaîtrez Astrid Bergès-Frisbey. Elle s’était illustré auprès de Johnny Depp dans Pirates des Caraïbes, La Fontaine de Jouvence et fut aussi La fille du puisatier de Daniel Auteuil. Elle est de tous les plans ou presque de ce film qui est le portrait pas toujours sympathique voire parfois cruel, d’une jeune fille d’aujourd’hui.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SOMEWHERE DE SOFIA COPPOLA (2011) (Pour comparer? Fan de Sofia Coppola, Pierre Godeau est très admiratif du travail de la cinéaste sur ce film en particulier.) ou encore LOL DE LISA AZUELOS (2008) (Un autre portrait de jeune fille... mais qui n'a rien à voir).

Juliette a été réalisé par Pierre Godeau, qui suit là les traces de son père Philippe, producteur de Baise-moi et de Largo Winch notamment, mais aussi réalisateur, d'Un dernier pour la route et de 11.6 avec François Cluzet. Son oncle est aussi dans le cinéma puisqu’il s’agit de Patrick Godeau, producteur des derniers Chabrol. Ayant donc baigné très jeune dans l’univers du cinéma, Pierre Godeau raconte avoir été très impressionné par Jaco Van Dormael qui l’a initié à la cinéphilie et à la technique cinématographique. Beaucoup plus tard, son père lui a mis le pied à l’étrier en lui confiant le rôle de superviseur musical de 11.6. La musique c’est d’ailleurs l’un des aspects les plus marquants du travail sur le son opéré par Pierre Godeau dans son film. De Devendra Banhart à The Do, les différents titres qu’on entend dans le film composent ce qu’on appelle une bande originale soignée. 

L’univers musical, Godeau l’a fréquenté en réalisant par ailleurs quelques clips, ainsi qu’un court, avant de se lancer dans l’aventure du long métrage avec Juliette. Avec ce film il souhaitait raconter cette génération, la sienne dont il dit qu’elle est « infantilisée au coeur d'une société qui vit dans une dictature du bonheur ».

Auprès des jeunes comédiens du film deux acteurs singuliers figurent au générique, la très imprévisible Elodie Bouchez qui après avoir été longtemps l’égérie d’un certain cinéma d’auteur français s’est tournée vers les séries américaines comme Alias ou The L world. Mais aussi et surtout Feodor Atkine. Un acteur à la filmographie aussi éclectique que délirante, qui a tout joué, chez Eric Rohmer comme chez Claude Zidi, chez Pedro Almodovar comme chez Jean-Pierre Mocky. Par sa seule présence, Feodor Atkine nous rappelle que le film est entièrement imprégné de clins d’œil cinéphiliques.                                                                 

Dès le premier plan, on a envie de suivre cette fille en boite de nuit, de tout savoir sur elle sans vraiment savoir pourquoi. Cette fille c’est Juliette, le personnage principal du premier film de Pierre Godeau. Une histoire racontée de l’intérieur. Un sujet intéressant, ...

A travers le personnage de Juliette, Pierre Godeau nous confronte à des problèmes on ne peut plus actuels, permettant une identification facile au personnage. Juliette est un exemple de réaction de la confrontation avec l'incertitude du futur (surtout à cette période où l'on ...