DJANGO, SARTANA, TRINITÀ ET LES AUTRES en VOD
- De
- 2014
- 60 mn
- Documentaire
- France
- Tous publics
- VF - HD
Réalisé par
Avec
PARCE QUE
Quand on est un garçon né en 1955, on a neuf ans quand Clint Eastwood débarque au cinéma en poncho élimé dans Pour une poignée de dollars. Onze lorsque les grands yeux bleus de Franco Nero brillent au milieu de la boue du Django de Sergio Corbucci. Treize au moment où Jean-Louis Trintignant règle ses comptes sans un mot dans Le Grand silence. Marqué par ces expériences cinématographiques de jeunesse, Jean-François Giré en a tiré ce documentaire passionné et passionnant sur les grandes heures du western spaghetti.
Django, Sartana, Trinita et les autres… est construit autour de cahiers d’écoliers et nourri de souvenirs. Le film examine d’abord l’explosion du phénomène, ou comment le western à la sauce italienne a pu éclore en dynamitant un genre si américain. Pas moins politique (Jean-François Giré montre bien que les réalisateurs transalpins ont introduit, par exemple, des personnages mexicains plus importants) mais bien plus violent, souvent moins archétypal aussi. Exit les héros, Clint Eastwood ou Franco Nero ont endossé les chapeaux d’hommes torturés et brutaux, venus non pas civiliser les terres mais perpétuer leur violence aride, quitte à choquer la critique américaine de l’époque. Le documentaire décortique jusqu’au retour de balancier du genre, qui a amené la parodie charmante, puis l’auto-caricature, annonciatrice de la fin d’un cycle une décennie plus tard.
Richement (et souvent drôlement) illustré, Django, Sartana, Trinita et les autres… s’articule aussi autour d’interviews d’acteurs et réalisateurs de l’époque, qui racontent avec une nostalgie évidente dix années inventives et effrénées. Jean-François Giré parvient même à distiller çà et là des anecdotes méconnues, comme la propension d’Ennio Morricone à s’endormir devant les films ou l’apport notable d’une femme, Nora Orlandi, à la musique de ces westerns spaghetti. On en sort avec une envie dévorante de voir (ou revoir) les monuments du septième art qui ont renouvelé le jeu des cowboys et des indiens, imprimant durablement les rétines et les tympans.