IT'S A FREE WORLD en VOD
- De
- 2008
- 91 mn
Angie est injustement licenciée de l’agence londonienne de recrutement pour laquelle elle fait de fréquents voyages à l’Est, afin d’y sélectionner de la main d’œuvre à bas prix. Lasse des petits boulots et des patrons, désireuse de se faire une place au soleil et de persuader ses parents et les institutions qu’elle peut désormais s’occuper elle-même de son petit garçon...
- Drame
- Royaume-Uni | Allemagne | Espagne
- Tous publics
- VO - HD
1 MIN AVANT
Tout auréolé de sa Palme d’Or à Cannes, en 2006, pour Le vent se lève, film d’époque sur le conflit irlandais, Ken Loach, deux ans plus tard, livre It’s a free world!, son dix-neuvième long métrage de cinéma, et revient à son étude du monde du travail contemporain.
Dans Kes (1969), les choix du jeune héros étaient limités, mais il avait toutes les chances d’obtenir un travail et vivait au sein d’une communauté où l’avenir et la solidarité avaient encore un sens. Dans Regards et sourires (1981), nous étions en pleine ère Thatcher, les deux protagonistes quittaient l’école juste au moment des licenciements massifs : l’un des deux s’enrôlait dans l’armée, et le second n’avait pas beaucoup de perspectives. Dans Riff Raff (1991), Loach racontait la vie à Londres de jeunes gens venus de toute la Grande-Bretagne pour y trouver du travail, précaire et temporaire, sur des chantiers. Dans Raining Stones (1993), les chômeurs étaient réduits à de petites combines pour s’en sortir. Joe, dans My Name is Joe (1998) et Liam, dans Sweet sixteen (2002), vivaient dans une société désagrégée, où l’alcool et la drogue constituaient des refuges illusoires. It’s a free world !, contrairement à tous les précédents, ne se place pas du point de vue des exploités, mais bien des exploiteurs. Angie, sa blonde héroïne trentenaire et dynamique, en a marre de changer sans arrêt de boulot, d’être tributaire des désirs de ses patrons, et de ne pas arriver à se faire respecter, ni à élever elle-même son fils, qu’elle a dû confier à ses parents. Elle fonde avec Rose, son amie et colocataire, son propre cabinet de recrutement, pour faire travailler des immigrés pas toujours très légaux, dans des conditions pas forcément très humaines.
Ce qui, au début, doit aider la jeune femme à « démarrer » devient peu à peu la norme : Angie recule sans cesse les limites de l’inacceptable. La force du film, c’est son personnage principal, une personnalité riche et rigolote, fonceuse et sans limites, une de ces femmes dont d’aucun diraient qu’elle fonctionne « comme un homme ». Mais, si on la comprend et si, au début, on est forcément de son côté, peu à peu le malaise nous envahit et notre regard sur elle change.
Dans le même genre vous pouvez trouver ILLÉGAL DE OLIVIER MASSET-DEPASSE (2010) ou encore LA GRAINE ET LE MULET DE ABDELLATIF KECHICHE (2007) .