HOLLYWOOD VICE SQUAD en VOD
- De
- 1986
- 101 mn
- Drame
- Etats-Unis
- Tous publics
- VF
PARCE QUE
Si on ne peut reprocher quelque chose à Penelope Spheeris c'est son sens de l'authenticité. C'en est devenu l'image de marque de cette réalisatrice, oscillant entre productions ultra indépendantes et films de studio, reconnue, notamment pour sa peinture sans fard de l'univers et la culture punk. Son cycle de documentaires Decline of western civilisation restant un modèle d'honnêteté. Il n'est dès lors pas étonnant qu'on soit allé la chercher pour réaliser Hollywood Vice Squad, immersion dans les bas-fond du Los Angeles, visant au delà de son intrigue policière un vérisme a tout crin.
Hollywood Vice Squad est un des fleurons du cinéma d'exploitation américain des années 80. A l'époque, le producteur Sandy Howard s'échine à marcher dans les pas de Roger Corman à coups de séries B compensant des budgets minuscules par des sujets trash ou tabous. Pour Hollywood Vice Squad, Howard fera appel à Kenneth Peters, vétéran chevronné de la brigade des mœurs, pour écrire le scénario. Au long de ses années de services, il aura accumulé de nombreuses anecdotes croustillantes ou sordide, soit la matière idéale pour nourrir le senationnalisme voulu. Il sera pour autant dévié par Spheeris, qui tenait à ce que ne soit pas glorifiée la violence urbaine mais montrer le paradoxe de Los Angeles, entre rêve doré hollywoodien et réalité plus rugueuse de certains quartiers.
Le casting d' Hollywood Vice Squad est pétri de surprises : on y trouve le premier rôle au ciné ma de Robin Wright, aux antipodes de celui qui l'aura fait connaître, via la télévision, par le grand public : Kelly Capwell, la petite bourgeoise lisse de Santa Barbara est on ne peut plus éloi gnée de Lori Stanton, jeune oie blanche qui tombe dans les filets de la pornographie... Plus inattendu encore, la présence de Carrie Fisher en nouvelle recrue de la brigade des mœurs, délaissant la prestance de la princesse Leia pour des mauvaises manières, savoureuse jusque dans un langage fleuri de charretière. Un trait de caractère proche de la personnalité de l'actrice, alors blacklistée par le milieu du cinéma, pour ses excès, notamment de consommation de drogue. Amie avec elle, Spheeris, l'imposera sur le film, mettant en garantie son salaire : si Fisher faisait un nouvel écart, la réalisatrice perdrait ses émoluments.
Hollywood vice squad fut aussi l'occasion pour Penelope Spheeris d'affirmer un caractère déjà bien trempé : bien que connaisseuse des usages des productions à tout petit budget (avant ce film, elleavait aussi bien travaillé pour Roger Corman que pour Lloyd Kaufman, le patron de Troma films),elle ne se fit pas prier pour remettre en place Sandy Howard en découvrant qu'il réalisait dans son dos des scènes de son film. Les échos de sa colère homérique appuyèrent une réputation de réalisatrice capable d'imposer ses vues sur un plateau. L'efficacité d'Hollywood vice squad s'y ajoutant, Spheeris commenca à être courtisée pour des projets plus importants, dont Wayne's World. Comme quoi le vice peut avoir ses vertus.