GUEULES DE VACANCES en VOD
- De
- 1980
- 84 mn




- Comédie
- France
- Tous publics
- VF - HD
Réalisé par
Avec
- Florence Blot
- Gérard Groce
- Hanri Genès
- Jeannette Batti
- Sim
- Béatrice Marcillac
- Chantal Doukhan
- Evelyne Broussole
- Léon Marie
- Luc Barney
- Nicole Pescheux
- Robert Rollis
- Bernard Launois
- Carlo Nell
- Emile Balin
- Gilliane Gill
- Jacqueline Alexandre
- Marie Dayan
- Martine Gobern
- Martine Lambel
- Nicole Michallec
- Pascal Bernard
- Sébastien Floche
PARCE QUE
Sim est surtout connu pour son incroyable faconde à raconter des blagues dans les Grosses têtes et ses apparitions dans diverses jeux, pièces, fictions, et autres émissions TV. Il a surtout tiré profit d’un visage émacié plutôt disgracieux, pour en faire une source intarissable de mimiques, que n’aurait pas renié un Jerry Lewis (ou un Michel Leeb). Un talent certain qu’il a aussi mis au service du cinéma, ce qui est moins connu. Pourtant, excusez du peu : il a tourné sous la direction de Fellini, dans son tout dernier film La Voce della Luna. C’est le maestro italien, lui-même, qui l’a choisi, pour incarner une figure mi-poétique mi-monstreuse, comme il aimait en parsemer la plupart des ses oeuvres. Et son tout dernier rôle mémorable est celui d’Agecanonix, dans deux Astérix. Le reste de sa filmographie a, il faut bien l’avouer, moins marqué les esprits : abonné au second rôle rigolard dans beaucoup de nanars comme le cinéma français en produisait à un rythme industriel dans les années 70-80, principalement sous la direction de Philippe Clair (qui a popularisé Aldo Maccione), il a tout de même fait des apparitions dans Cartouche de de De Broca, et chez Audiard père, et Rappeneau.
Avec Touch’ pas à mon biniou, Sim est pour une fois au premier plan, tenant le rôle principal, d’un ancien marin-pêcheur, qui ne savait pas nager (sic). « Est-ce que l’on demande à un pilote d’avion de savoir voler », se défendra t’il, dans l’une des répliques mémorables de ce nanar, au bon sens du terme, cru 1980.
Signé Bernard Launois, qui juste auparavant a commis une pantalonnade gendarmesque, pour surfer sur le succès déclinant du Gendarme de De Funès, Touch’ pas à mon biniou s’inscrit tout aussi opportunément dans une autre lignée de franchouillardises cinématographiques : celle des comédies de vacances, où les esprits et les corps se relâchent. Mais ici, contrairement à un Max Pécas de la grande époque, le réalisateur ne tombe pas dans la facilité, en ne déshabillant pas à tout va de jeunes femmes. Tout juste peux-t’on distinguer certaines en maillot de bain, et furtivement. À l’instar d’une Jacqueline Alexandre, célèbre speakerine à la TV et journaliste, qui dans ces années-là aimait bien faire l’actrice ( je vous préviens, il faut avoir un oeil affuté pour la reconnaître !). Pour le reste, on retrouve tous les ingrédients du bon nanar à la française, dont certains passablement éculés, même à l’époque : l’ancien marin-pêcheur s’occupe avec sa femme, forcément acariâtre et dominatrice, d’un hôtel-restaurant dans le Calvados. « S’occupe » est un bien grand mot, dans la mesure où le bougre n’a qu’une idée en tête : mettre les voiles, et partir à Paris, disputer un championnat de cartes (j’avoue, c’est pas très clair). Pour mener à bien cette aventure, il va multiplier les ruses pour soutirer de l’argent à sa femme, forcément radine. Magot qu’il va accumulé et caché dans le fameux biniou, qui doit son titre au film. Une réplique qu’il faudra bien guetter, pour être sûr de ne pas la manquer !
Malgré l’accumulation d’autres clichés - la serveuse maladroite, le chef-cuisinier je m’en foutiste, le touriste mal marié qui drague de jeunes femmes très lourdement -, Touch’ pas à mon biniou n’est jamais aussi drôle, que lorsqu’il laisse le talent comique de Sim s’épanouir, toujours à la limite de l’improvisation. À ce titre, l’une des plus belles scènes est celle où, tel un Chaplin se débattant avec les objets du quotidien, son personnage essaye de jouer du biniou, qui s’avère récalcitrant, prenant vie sous nos yeux. Un pur de moment de comédie mêlée de poésie surréaliste.
Parce que si vous avez des à-priori sur le talent de Sim, souvent réduit à ses apparitions télévisuelles, vous allez découvrir un acteur au comique joyeux et pince-sans-rire, qui aurait mérité d’être dirigé par des metteurs en scène digne de ce nom. Et loin de Saint-Tropez, le réalisateur a su rendre photogénique le littoral du Calvados, tout aussi digne d’être le décor de comédies populaires.