GRAVITY

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Accrochez-vous : c’est un choc visuel et un vrai trip physique que vous propose Alfonso Cuaron avec Gravity, un film qui a révolutionné le thriller spatial. Son point de départ est simple et flippant comme on les aime : à 600 kilomètres au-desus de la Terre, une brillante scientifique vit sa première sortie dans l’espace aux côtés d’un astronaute chevronné. Une pluie de débris vient subitement pulvériser leur navette, les propulsant dans l’immensité de l’univers, là où personne ne les entendra crier...

La force du film vient de son réalisme stupéfiant : on a vraiment l’impression qu’Alfonso Cuaron a filmé dans l’espace tant l’illusion de l'apesanteur est parfaite. On redécouvre la puissance du silence au cinéma, et l’on sent à peine la présence des effets spéciaux, pourtant essentiels à la réussite du film, qui redonne tout son sens à l’utilisation de la 3D. L’objectif du réalisateur était simple : « donner le sentiment au spectateur qu’il participe au voyage ».

Si les émotions sont fortes, c’est aussi grâce à l’implication de George Clooney et surtout Sandra Bullock, qui trouve avec Gravity un rôle intense et très physique. La comédienne dit avoir vécu de grands moments de solitude sur le tournage du film, qui l’ont aidée à se glisser dans la peau de cette scientifique en danger : « Dès que je me sentais seule, frustrée ou désemparée », raconte-t-elle, « je me disais « Sers-toi de cette sensation, vas-y, sers t’en pour le rôle ». Résultat : un succès international et plus de 4 millions de spectateurs en France pour une expérience à revivre plusieurs fois !  

 
Dans le même genre vous pouvez trouver APOLLO 13 (Ron Howard y racontait déjà les risque pris par les astronautes au cours de leurs expéditions.) ou encore ALIEN (En 1979, Ridley Scott proposait déjà une géniale immersion dans l'espace avec Sigourney Weaver en héroïne isolée.).

L’immersion totale du spectateur est le produit d’une technique très élaborée qui a permis de rendre un environnement virtuel extrêmement réaliste. L’infographie et l’animation ont été utilisées pour réaliser Gravity, mais aussi des inventions inédites tels que La Light Box, un cube aux parois recouvertes de panneaux constitués de minuscules lampes LED, qui permettait d’offrir un éclairage cohérent dans une gravité zéro. Pensée émue pour Sandra Bullock qui a passé de longues heures isolée dans cette boîte quand elle n’était pas suspendue comme une marionnette à une douzaine de câbles qui la faisaient tournoyer dans les airs de façon crédible.

Alfonso Cuaron a collaboré avec son fils à l’écriture de ce scénario, qui leur a demandé plus de quatre ans de travail et qui a bénéficié de la collaboration de la NASA : l’irruption de débris qui est imaginée au début du film est d’ailleurs une cause réelle de danger dans l’espace, baptisée syndrome de Kessler. Le travail du son a lui aussi demandé un soin particulier : l’équipe en charge du design sonore du film a utilisé beaucoup de vibrations et de basses fréquences pour rendre compte de l’effet d’un choc dans l’espace. Du côté de la musique, le compositeur Steven Price a privilégié les instruments acoustiques et électroniques pour travailler la pulsation au détriment des percussions.

Récompense suprême, Gravity a valu à Alfonso Cuaron les compliments de James Cameron. Le réalisateur d’Avatar, devenu une référence en matière de spectaculaire, a ainsi jugé qu’il s’agissait du meilleur film sur l’espace jamais réalisé. On signalera toutefois quelques autres réussites dans le genre : notamment Alien, qui partage avec Gravity le choix d’une héroïne féminine et isolée, mais aussi Sunshine, réalisé par Danny Boyle en 2007 et Apollo 13 de Ron Howard qui raconte les malheurs d’une poignée d’astronautes au cours d’un vol de routine. 

On ne va pas se mentir, "Gravity" n'est en aucun cas la petite révolution vendue par des pseudo-journalistes en quête désespérée de succès populaire et ne cherche de toute façon à aucun moment à marcher sur les traces d'un Kubrick ou d'un Tarkovski. Mais quand j'entends, ...

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