LES MINIONS

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Attention aux faux amis ! En anglais, « minion », sans « g » signifie larbin, sous-fifre. Et ça explique bien des choses sur la tribu des gélules jaune citron en salopettes bleues, puisque l’une des particularités de ces curieuses créatures particulièrement maladroites est de vouloir à tout prix se mettre au service de méchants.

Moi, moche et méchant et sa suite avaient donné l'occasion de les découvrir aux ordres de l’odieux Gru.  Mais d’où viennent-elles ces bestioles pas très fut-futes ? C’est ce que nous raconte le présent prequel ou antépisode, comme on dit au Québec. En deux temps trois mouvements, le récit nous brosse leur calamiteuse histoire depuis le fond des temps et s'arrête plus longuement sur l'année 1968.

Cette année-là dans le swinging London, Kevin, Stuart et Bob, trois de ces adorables petites pestes, gaffeuses en diable, vont aider la méchantissime Scarlet Overkill à dérober la couronne d’Angleterre. Un projet fou mais les Minions sont prêts à tout et pour eux « c’est la banana ! »

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MOI, MOCHE ET MÉCHANT 2 (Un film d'animation où apparaissent déjà les Minions) ou encore GREMLINS (Une bande de petites créatures teigneuses sèment la panique).

T-Shirts, sacs, trousses, parapluies, tongs… les déclinaisons infinies du merchandising des Minions attestent la popularité planétaire des créatures. Pour Pierre Coffin, leur créateur et coréalisateur du film, ce succès est plutôt imprévu. Comme bien des success story, rien n’était gagné d’avance. « C’est un de mes plus beaux souvenirs professionnels, dit-il,  parce qu'on l'a fait comme des aventuriers partant sur une terre inconnue, on n'avait rien à perdre, on y est allés à coups de machette. Au début des animateurs m'ont tapé dans le dos en me disant " Bon courage parce que, quand même, tes minions ils ont une drôle de tronche. »

« On peut tout faire exprimer à ses personnages juste à travers leurs mouvements, leurs postures physiques », se félicite Pierre Coffin. Mais les minions ne seraient pas ce qu’ils sont sans leur énigmatique langage. Coffin l’a inventé de toutes pièces. Certains mot ou sons viennent du français, de l'anglais, de l'espagnol, de l'italien avec une touche d'indonésien et de japonais. Il y aussi des termes inventés, bien entendu. C’est avant tout une histoire de sonorités, de musicalité. On ne comprend pas un traître mot mais on sait instantanément si les personnages sont mécontents, tristes ou joyeux. Coffin s'enregistre au ralenti et repasse ensuite à la vitesse réelle qui paraît alors accélérée.

Pierre Coffin insiste sur le fait que Les Minions ne vise pas un seul public mais une large audience. D’où son souci de donner plusieurs niveaux de lecture aux blagues et aux gags. La bande originale intergénérationnnelle et furieusement sixties enchaîne les Who, les Kinks ou encore Donovan, mais à l’image certaines références ne sont peut-être pas immédiatement décelables pour les moins de vingt ans. Pêle-mêle citons une réécriture du « Make them Laugh » de Chantons sous la pluie et un clin d’oeil à Shining de Kubrick avec la moquette du laboratoire de Herb qui reprend les motifs de celle du sinistre hôtel. On ajoutera également une citation loufoque de la comédie musicale Hair et un réjouissant clin d’oeil aux quatre garçons dans le vent traversant Abbey Road.