FANNY ET ALEXANDRE

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Fanny et Alexandre est, en 1982, un des plus fameux film d’Ingmar Bergman, d’une part parce qu’il est estampillé dernier long métrage de cinéma du maître, d’autre part parce qu’il évoque, pour la première fois dans son œuvre, sa propre enfance.

Il s’agit du drame de deux gamins Fanny et Alexandre, élevés dans l’univers du théâtre et qui vont à l’occasion de la disparition de leur père, perdre leur joie de vivre.

Car la mère se remarie avec un pasteur rigide et sévère. La création comme lieu de jeunesse et d’émancipation humaine s’opposent là à l’aliénation du fanatisme religieux. On est bien chez Bergman.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver JOUR DE COLÈRE DE CARL THEODOR DREYER (1943) (La pesanteur de la religion, de la tradition et du désir, dans un film très contemplatif où les passions restent enfouies, jusqu'à l'explosion. Le pasteur pris entre deux femmes, sa mère et sa trop jeune épouse ne parvient pas à trouver sa place et Dieu n'y est pour rien.) ou encore LA NUIT DU CHASSEUR DE CHARLES LAUGHTON (1955) (Cette fois le pasteur est l'Antéchrist. Un tartufe criminel qui persécute une famille sous l'habit de l'homme de Dieu. Motivations sadiques plus pathologiques que fanatiques mais le résultat n'est pas si différent. Un très grand film en tout cas, un conte de fée morbide, un classique du cinéma mondial.).

Fanny et Alexandre est pour Bergman un retour aux sources. Après des années d’exil volontaire il revient tourner chez lui, en Suède. Il s’était expatrié à la suite d’un contrôle fiscal et d’une arrestation humiliante. Après quelques années théâtrales à Munich il tourne L’œuf du serpent 1977 et Sonate d’automne 1978 hors de Suède.

Finalement produit par l’institut suédois du film Fanny et Alexandre le contraint à revenir tourner sur le sol natal en 1982. Le film existe en deux versions une de trois heures pour le cinéma et l’autre de cinq pour la télévision. Compte tenu de l’économie des films suédois précédents c’est pour Bergman  quasiment une superproduction : six millions de dollars de budget, des milliers de figurants et une soixantaine de comédiens. L’artiste se fait shakespearien dans ce film hanté où les personnages, les fantômes et les événements surnaturels nourrissent une vision tragique de l’humanité. Y reviennent les tourments de sa propre enfance. Impossible d’oublier en effet que son père, pasteur luthérien, était très sévère et pratiquait les châtiments corporels.

C’est d’ailleurs durant le tournage qu’il décide de prendre sa retraite de cinéaste, comme si il y avait livré son ultime catharsis et son testament. A 64 ans, c’est un peu jeune. Il continuera toutefois à tourner pour la télévision, écrire des scripts et mettre en scène du théâtre. Quasiment jusqu’à son décès en 2007 sur la mythique ile de Faro.

Dans l’histoire du septième art, la télévision a surtout été présentée comme la rivale dévoratrice, qui vide les salles et tue les auteurs. Quelques exceptions révèlent au contraire comment ces derniers ont pu se couler dans son format pour y exprimer toute l’étendue ...

C'est en Suède au début du XXème siècle qu'Alexandre et sa sœur Fanny vivent au sein d'une famille aisée dont les parents travaillent dans le monde du théâtre. Adapté de sa propre vie, Ingmar Bergman écrit et met en scène "Fanny et Alexandre" qui était d'abord prévu ...

Fanny et Alexandre est un film d’hallucinations. L’hyperréalisme d’une reconstitution d’époque, sublimée par la photographie de Sven Nyqvist et les accents de Bach et Schumann, devient prétexte à un foisonnement visuel qui touche parfois au délire. Il ne s’agit ...