CIGOGNES ET COMPAGNIE

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Le plus grand succès du cinéma soviétique en France a pour titre Quand passent les cigognes. C’est un film de fiction lyrique et enflammé, datant de 1957. Qui n’a donc aucun rapport, mais alors aucun, avec ce film d’animation américain contemporain et drôle. Si ce n’est que les cigognes sont dans le titre. Ces grands oiseaux migrateurs sont même les vedettes du film qui nous intéresse ici.

Et qui raconte comment ces sympathiques volatiles ont cessé de livrer les bébés pour acheminer les colis d’une société cousine d’Amazon. Jusqu’au jour où un coursier de la boite relance accidentellement la machine à faire des nourrissons. Une petite fille en sort. Il est temps pour les cigognes de renouer avec leur mission d’origine. Une révolte ? Non, sire, c’est une révolution.

Cigogne et compagnie serait-il un brulot contestataire qui milite à l’instar de Ken Loach pour un monde différent, se méfiant comme de la peste d’une modernité mondialisée qui nous fait perdre notre âme ? Sans doute pas, la Warner n’étant pas infiltrée par l’ultra-gauche. Et d’ailleurs la conclusion du film est assez sage, puisque le mariage reste l’horizon indépassable d’une vie réussie de petite fille. Cela étant dit, la seule question qui vaille est de savoir si le film nous séduit. La réponse est incontestablement oui.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BAMBI (Nous assistons aux premiers pas d'un nouveau né qu'il faut protéger.) ou encore LES 101 DALMATIENS (Il faut cacher aux yeux de tous l'irruption d'une progéniture envahissante, dans un film d'animation.).

Depuis les temps déjà anciens où Disney semblait détenir le monopole du cinéma d’animation, les figures animalières ont toujours inspiré leurs auteurs. 2016 en apporte la preuve, qui a vu fleurir en l’espace de quelques mois Zootopie, Angry Birds, Le Monde de Dory sans oublier les franchises Alvin et les Chipmunks,  Kung Fu Panda ou L'Age de glace. Gageons que ce n’est pas fini… Faut-il en conclure que les concepteurs du film d’animation manquent d’un brin d’invention ? Parfois. Mais cela ne les empêche en rien de faire assaut de fantaisie. Même si l’image d’ordinateur n’a pas toujours le charme de celle appartenant à l’animation traditionnelle.

Mais Cigognes et compagnie a néanmoins le mérite d’avoir cherché à définir une atmosphère visuelle qui lui est propre. L’animation est suffisamment cartoonesque  pour nous permettre de dépasser le réalisme de certaines situations qui nous renvoient au monde contemporain. On pourrait même parler de poésie concernant certaines séquences sans prendre le risque du ridicule. Même s’il n’est pas interdit d’avoir un brin de nostalgie pour l’époque où Tex Avery, aussi génial sur le plan graphique qu’iconoclaste quant à ce qu’il mettait en scène, tenait le haut du pavé, participant parmi d’autres à façonner la mythologie de la Warner. La compagnie s’en souvient, qui n’a pas eu besoin de faire appel aux cigognes pour faire naître une division spécialisée dans l’animation qui pourrait un jour concurrencer Pixar sur ses terres, le WAG (Warner Animation Group), dans le cadre duquel le film a été conçu, quelques mois après La Grande Aventure Lego. Mais Universal ou Sony sont également sur les rangs. Tant mieux pour la diversité du genre…

Le signataire du film, Nicholas Stoller, n’est pas un spécialiste de l’animation. Mais c’est un wonder boy du cinéma déglingué. Issu de la bande de Judd Apatow, on lui doit quelques comédies survitaminées comme American Trip, Cinq ans de réflexion ou Nos pires voisins, volets un et deux. Notre homme dit avoir eu envie de faire le film lors de la naissance de sa seconde fille, qui n’a pas été de tout repos. Reconnaissons que son oeuvre n’a rien de mièvre et qu’il s’intéresse de près, à l’instar de Vice-versa ou Monstres et compagnie à ce qui forge l’âme enfantine. Les petits nenfants ne seront pourtant pas les seuls à s’en régaler…

Cigognes et Cie est un film d'animation (en 3D) réalisé par Nicholas Stoller (Sans Sarah rien ne va (Forgetting Sarah Marshall) pour son meilleur film) et Doug Sweetland (animateur pour Le Monde de Nemo (entre autre) pour les studio Warner... qui met en images Junior (Voix en ...

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