BOULEVARD DU CRÉPUSCULE

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Classique parmi les classiques, Boulevard du Crépuscule est le premier film de l’histoire du cinéma à faire le portrait de la face cachée et sombre du Hollywood de l’âge d’or, au tournant des années 1940 et 1950. Issu de l’esprit du réalisateur Billy Wilder et de son co-scénariste Charles Brackett, le film mélange faits réels et imaginaires, pour une fiction sans précédent sur l’industrie à rêve américaine. Un scénario d’une rare qualité, qui a d’ailleurs remporté un Oscar, au même titre que la musique et la direction artistique du film.

Le titre du film est tiré du boulevard du même nom traversant Los Angeles, où se situent de nombreuses villas démesurées appartenant à d’anciennes gloires du cinéma muet. C’est dans l’une de ses demeures que se situe l’action de Boulevard du Crépuscule, où vit recluse Norma Desmond, vedette déchue des années 20, avec son étrange et fidèle majordome Max, et le scénariste Joe Gillis, qu’elle entretient et séquestre à la fois. Un film noir sans enquête, modèle et transgression du genre à la fois, dans lequel on retrouve la plupart des caractéristiques du style noir : photographie contrastée, femme fatale, ambiguïté morale, environnement urbain et réaliste.

Boulevard du Crépuscule a exercé une influence considérable sur le cinéma américain et sur de nombreux cinéastes. Quelques années après le chef d'œuvre de Billy Wilder, d’autres films revisitent les coulisses d’Hollywood : Les Ensorcelés, Chantons sous la pluie, le remake d’Une Étoile est née avec Judy Garland, etc… Film préféré de David Lynch, il s’en est inspiré pour son Mulholland Drive, titre également tiré d’une autre artère célèbre de Los Angeles. C’est ce qu’on appelle un monument du cinéma.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver THE ARTIST (Parce que ce film français est une déclaration d'amour au cinéma hollywoodien, ainsi que le récit terrible d'une star que le succès abandonne, comme dans "Boulevard du Crépuscule".) ou encore MULHOLLAND DRIVE (Parce que ce film énigmatique de David Lynch porte lui aussi le nom d'une grande artère d'Hollywood, et explore comme "Sunset Boulevard" la face cachée du milieu du cinéma.).

Si Boulevard du Crépuscule a fait quelques remous à sa sortie, en raison du portrait cynique qu’il fait d’Hollywood et des stars oubliées du cinéma muet, qui n’ont hélas pas survécu au passage au parlant, c’est parce qu’il touche une vérité cachée de l’industrie. Le film de Billy Wilder parle du quotidien difficile des scénaristes, acteurs et autres techniciens et artistes, qui luttent constamment pour se faire une place et éviter d’être mis au ban. Un monde de requins et de vipères où la star d’un jour peut disparaître des écrans le lendemain.

Billy Wilder et Charles Brackett ont poussé le à bout le concept jusqu’à faire appel à une ancienne gloire du muet, Gloria Swanson, pour incarner la femme fatale Norma Desmond. Comme son personnage, Swanson a vécu sur Sunset Boulevard. C’est sa propre collection de photographies qui sert à décorer la villa de Norma Desmond, et le film projeté dans son salon est La Reine Kelly, un de ses derniers succès réalisé en 1929 par une grande figure du cinéma muet, Erich Von Stroheim, lui aussi placardisé. C’est d’ailleurs lui qui incarne le majordome Max. D’autres vedettes déchues incarnent leur propre rôle dans le film : Buster Keaton, Anna Q. Nilsson et H. B. Warner.

Juste pour dire... Le conte macabre de Billy Wilder exerce sur moi une fascination quasi masturbatoire. Il me tend, il m'habite, j'en suis tout secoué rien que d'y penser. Et quand je le vois, Dieu du Ciel, je suis tout turgescent. Juste en fermant les yeux, parfois, il m'arrive ...

C'est en 1950 que Billy Wilder met en scène Sunset Boulevard, nom tiré de la célèbre avenue de Los Angeles où l'on trouve les villas des stars hollywoodienne. Dès 1950, c'est pourtant un boulevard crépusculaire, symbolisé par d'anciennes stars d'un cinéma et d'une époque ...

Sunset Boulevard est un monde à part, un monde où les rêves se brisent aussitôt qu’ils se concrétisent, un monde d’apparences transposant l’usine à gloire fantasmée en Gouffre aux chimères enténébré. Au crépuscule d’un Hollywood jalousé, Billy Wilder calomnie ...