CERTAINS L'AIMENT CHAUD (VERSION RESTAURÉE)

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Si je dis, Marilyn, Tony et Jack tout le monde répond en chœur « Some like it hot »! Et oui c’est ce film gouleyant que nous allons revoir pour la trentième fois, ou pour la première pour les plus chanceux. Rappelons qu’il est signé du grand Billy Wilder, sorti en 1959 et qu’il est à la fois burlesque, sentimental et parodique.

Et puis, surtout, c’est un film coquin mais misanthrope, macho et féministe, musical et cinéphile. Tout le monde se souvient de ces deux musiciens fauchés, témoin du massacre de la Saint Valentin, contraint de fuit la mafia, déguisé en … musiciennes.

Jack Lemmon à la contrebasse, Tony Curtis au saxophone, Marilyn Monroe au chant et ukulélé, quel supergroupe. Et tout le monde porte des jupons, sauf Georges Raft en gangster qui lui porte des guêtres. C’est drôle, transgressif, crépitant de répliques saignantes et de mitraillettes à camembert. Et la dernière réplique est la plus connue de l’histoire du cinéma.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver COUPS DE FEUX SUR BROADWAY DE WOODY ALLEN (1994) (Un héritier naturel de Wilder, en version newyorkaise et cinéphile. Un film sur un gangster aussi bon en scénographie qu'en mitraillette Thompson. Une satire de l'arrogance des auteurs, de la vanité des comédiens, et une apologie burlesque de l'intuition artistique. Hilarant et perturbant.) ou encore L'AFFAIRE AL CAPONE DE ROGER CORMAN (1967) (Une évocation marquante des meurtres de la Saint Valentin perpétrés par la bande d'Al Capone contre le gang rival des Irlandais. Chicago et la Prohibition y sont devenus tristement célèbres et cinématographiquement décisifs.).

« Nobody’s perfect », la fameuse dernière réplique, était là, faute de mieux. Pendant toute l’écriture du scénario, Wilder et I.A.L Diamond n’arrivaient pas à trouver de fin convaincante. Et l’incertitude continua pendant le tournage. Finalement, elle conclura le film, plus par dépit qu’autre chose. Wilder, pourtant orfèvre en la matière, n’avait pas évalué le potentiel d’ambiguïté comique de cette phrase anodine…

Le titre lui-même « Certains l’aiment chaud/Some like it hot », est bien sûr à double sens. Hot c’est le swing évidemment, ce jazz qui fait danser, mais c’est aussi la passion sexuelle, souvent dissimulée dans les allusions signée Wilder. Mais peu de monde aurait parié sur cette comédie. Frank Sinatra puis Jerry Lewis avait refusé le rôle attribué à Jack Lemmon, inquiets pour leur image. Et c’est parce que Marilyn avait accepté que Wilder put embaucher le grand Jack, à l’époque moins connu. Le tournage fut chaotique à cause de la pou-pou pi dou girl. Elle était systématiquement en retard et, quand elle consentait à venir sur le plateau faisait des dizaines de prises, comme dans le cas de la réplique « it’s me sugar ».

Monroe était enceinte, un peu ronde, un peu bourrée aussi et accompagnée de sa duègne la coach Paula Strasberg que Wilder surnommait The bat /« La chauve-souris ».  Tony Curtis, lui, expliquera qu’au bout de dizaines de prises « embrasser Marilyn c’est comme d’embrasser Hitler ». Pendant ce temps Georges Raft, danseur émérite apprend les pas de tangos aux deux garçons. Finalement en boite, le film obtient instantanément un succès colossal. Les gens riaient tellement qu’on entendait plus les répliques. Et Wilder de conclure: « je serai peut-être le premier à mettre des sous-titres anglais dans un film en anglais »

Questionner la comédie, c’est faire face à bien des paradoxes, au premier rang desquels on prendra la mesure de la délicatesse d’un procédé qu’on croit pourtant immédiat et spontané. La réussite d’une comédie provient d’une capacité à se placer sur le fil, ...

Dans un livre de cuisine, vous trouvez la recette d'un plat cinématographique... « Certains l'aiment chaud » par le chef Wilder Temps de préparation : 120 minutes Ingrédients principaux : - Une brochette d'acteurs comiques (Curtis et Lemmon) - La belle plante ...

Certains l'aiment chaud est à la comédie ce que le petit travailleur chinois surexploité est à la multinationale véreuse : une aubaine. Infatigable, toujours précis, ce film est un pur bijou de la comédie comme il n'en existe que trop peu à mon goût. La scène d'ouverture ...