BENNI

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L’enfance est un sujet qui passionne les cinéastes depuis la naissance du cinéma. Pour mémoire, il était déjà question d’enfants dans La fée aux choux, une des premières fictions de l’histoire du cinéma signée Alice Guy. Mais l’héroïne de Benni – autre film réalisé par une femme, est moins angélique que les nouveaux nés du film d’Alice Guy. Benni, c’est le premier film de Nora Fingscheidt, récompensé du Prix du Meilleur premier film au 69ème Festival de Berlin et du Prix du Public au Festival du cinéma européen des arcs.

Benni a neuf ans. Négligée par sa mère, elle est enfermée depuis sa petite enfance dans une violence qu'elle n'arrive plus à contenir. Prise en charge par les services sociaux, elle n'aspire pourtant qu'à être protégée et retrouver l'amour maternel qui lui manque tant. De foyer en foyer, son assistante sociale et Micha, un éducateur, tentent tout pour calmer ses blessures et l'aider à trouver sa place dans le monde…

Il n’y aurait pas de Benni sans son interprète principale, Helena Zengel. Elle est née en 2008 à Berlin et malgré son jeune âge, elle a déjà joué dans plusieurs films, dont Dark blue girl, Looping ou Baby Bichka. Quant à ses éducateurs ils sont interprétés par Albrecht Schuch – qui avait déjà joué avec Helena Zengel dans Route B96 – et la comédienne Gabriela Maria Schmeide, vue dans Le ruban blanc de Michael Haneke.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES 400 COUPS (L'enfance de Truffaut ou celle de Doinel, elles se mélangent) ou encore LA TÊTE HAUTE (Une autre histoire d'enfant abandonné).

Des Benni, nous en avons eu également dans le cinéma français. Le plus célèbre de ces enfants délaissés par leur mère et qui du coup commettent les 400 coups, c’est justement Antoine Doinel le héros des 400 coups de François Truffaut. Un film sorti en 1959, qui révéla le jeune Jean-Pierre Léaud, dans le rôle d’Antoine, cancre qui préfère le cinéma à l’école et qui finira en pension après avoir inventé la mort de sa mère pour échapper à des heures de colle.

Dans Le petit criminel de Jacques Doillon, sorti en 1990, c’est la sœur du héros, Marc, qui est censée être morte. Seulement voilà, elle ne l’est pas. Et Marc veut absolument la rencontrer, et pour ça braque une bijouterie avant de prendre en otage un flic pour qu’il le conduise jusqu’à sa sœur. Le petit criminel a révélé Gérald Thomassin qui a remporté le César du meilleur espoir masculin avant de sombrer hélas dans la délinquance.

Ce qui n’est pas le cas de Rod Paradot, le jeune acteur de La tête haute d’Emmanuelle Bercot. Rod y joue Malory, un jeune abandonné par sa mère et qui passe d’éducateur en centre de redressement. Un rôle qui lui a valu a lui aussi le César du meilleur espoir masculin, avant de remporter quelques temps plus tard le Molière de la révélation masculine pour son interprétation dans la pièce de théâtre Le fils.

...tourbillon de couleurs et de cris."B-E-2N, i-B, mon nom à moi, c'est Benni B MAIS VOUS ÊTES FOUS? OH OUI..." "...mais qui l'accompagne?" ('rap' français)Micha l'accompagne (excellent Albrecht Schuch). Car Benni est une enfant qui ...

Jamais je n'ai autant réalisé avec ce film à quel point les films qu'on aime sont en fait le reflet de notre vécu, de notre âme, de nos préoccupations, de nos envies, de nos échecs. Les films nous reflètent. Et c'est aussi depuis bien longtemps que je n'avais vu une enfant ...

Dans un film âpre sur l’enfance et la réinsertion de cette dernière dans le monde adulte, Nora Fingscheidt dresse le portrait beau et douloureux d’une jeune enfant en colère. L’enfance est depuis toujours disséquée par le biais du cinéma : des 400 coups de François ...