AMI-AMI

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Les trentenaires continuent d’être un marché porteur au cinéma. Ami-Ami entre dans cette catégorie de films fait par des gens de trente ans pour des gens de trente ans. Ce n’est pas un gage de réussite (à moins de s’appeler Philippe Lacheau, le réalisateur de Bay Sitting et d’Alibi.com) et on pourrait d’ailleurs s’amuser à ressortir de la casse une bonne pelletée de films qui ont usé de cet argument marketing, mais sans succès.

Ami-Ami ne fait pas partie de ceux-là, je vous rassure. C’est même dans son genre - qu’on appellera « comédie d’apprentissage » - un excellent divertissement et exercice réussi d’observation d’une population de jeunes « pas finis ». Pour ce qui concerne les garçons tout du moins, parce que les filles, elles, savent très bien ce qu’elles veulent dans le film.

Au centre du récit on  trouve Vincent, un jeune type échaudé côté coeur. La vie de couple il pense en avoir fini et c’est sans aucune arrière-pensée qu’il décide de s’installer en coloc’ avec sa meilleur amie... Grossière erreur, vous vous en doutez. Mais c’est aussi ce qui fait le charme de cette comédie : on croit deviner ce qui va se dessiner, et pourtant...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver VIENS CHEZ MOI, J'HABITE CHEZ UNE COPINE (Patrice Leconte, en pionnier, explorait les affres de la colocation !) ou encore FIVE (Igor Gotesman, met en scène des colocataires emblématiques des années 2010.).

A la réalisation d’Ami-Ami on trouve un débutant plein d’expérience, Victor Saint Macary qui pendant sept ans avait travaillé chez Gaumont au département développement. Une « formidable école » selon ses propres mots, puisque son travail consistait alors à lire une dizaine de scénarios par semaine (des bons comme des mauvais) puis à passer son temps au cinéma. Mis en appétit, puis en confiance, il commence par écrire, d’abord un court métrage, mais sans oser le réaliser dans un premier temps. Jonathan Cohen en sera le protagoniste. Rien d’étonnant à le retrouver aussi dans Ami-Ami.

L’histoire lui a été inspirée après avoir vécu lui aussi en colocation mixte lorsqu’il avait 25 ans. Sur les conseils de son producteur Pierre Guyard, il fait lire la première mouture de son scénario à Thomas Calley, le réalisateur des Combattants. Puis c’est ensuite une amie, Audrey Diwan (scénariste de La French) qui ajoute sa patte. Un troisième comparse, moins connu, Benjamin Charbit, viendra « ajouter de la fluidité au scénario », confie Xavier Saint-Macary. Il est rarissime en France qu’un script passe entre autant de mains successives, mais le résultat est là.

Au casting on trouve une génération d’acteurs émergeants dont Margot Bancilhon, explosive ici, et déjà remarquée dans Five (une autre excellente comédie trentenaire) et bien sûr le drolatique William Lebghil, formé à l’école Jean Périmony. C’est à la télévision qu’il s’est fait connaître, en jouant le neu-neu de service dans la série Soda au côté de Kev Adams, dont il a partagé plus tard le succès au générique des Nouvelles aventures d’Aladin. Il tourne de plus en plus et on l’a vu notamment dans Le sens de la fête de Nakache et Toledano. Des débuts plus que prometteurs.

Une comédie romantique rythmée et bien écrite de bout en bout, portée par un duo aussi drôle que touchant, et des seconds rôles magnifiques dont un génial Jonathan Cohen. On rit, on est ému parfois mais on passe surtout un très bon moment. Coup de coeur. ...

J'ai bien aimé ce film, La scène de la bagarre m'a fait penser à "Papa ou maman" et elle était un peu too much J'ai été un peu dérangée par certaines scènes crues du film. Mais j'ai tout de même rigolé quelques fois, notamment lors de l'intervention de Manu Payet Les ...

Généralement quand on avoue publiquement éprouver une certaine sympathie - voir un amour interdit - à l'égard des comédies romantiques, on se confronte aux regards mi-médusés mi-amusés du commun. Pas possible, tu peux pas être un mec et aimer te farcir dans la même journée ...