ALLONS ENFANTS

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Allons enfants de Thierry Demaizière et Alban Teurlai est un documentaire galvanisant qui se déroule au Lycée Turgot dans le 3e arrondissement de Paris. On y découvre des adolescents et des enseignants bourrés d’énergie qui utilisent le hip hop pour lutter contre l’échec scolaire avec l’appui due proviseur de l’établissement. Des élèves en difficulté venus de banlieue participent à ce projet pédagogique ambitieux lancé par David Bérillon, ancien danseur devenu professeur d’EPS (Education physique sportive). Le but de cette opération est de pousser les élèves à développer à la fois leurs exigences scolaire et artistique.

Thierry Demaizière a été grand reporter pour RTL avant de devenir le réalisateur des « Portraits » de l’émission de TF1 Sept à huit entre 2001 et 2018. Il a rencontrée Alban Terlai en 2004 et ils ont cosigné plusieurs documentaires remarqués. Relève (2015) sur le directeur de l’Opéra de Paris Benjamin Millepied, Rocco (2016) sur la star du X Rocco Siffredi et Lourdes (2019) sont parmi les plus connus. Ils ont aussi signé la série Move, sur six chorégraphes.

C’est la productrice Elsa le Peutrec qui a été l’instigatrice du projet et qui a signalé l’existence de la section hip hop du lycée Turgot aux deux cinéastes. Cet établissement réuni sept cents élèves du secondaire et sept cent élèves du « supérieur ». La mixité sociale, le respect, le défi, le partage et la réussite scolaire font partie de leurs valeurs principales. L’excellence des résultats obtenus aux divers examens par leurs élèves a assis sa réputation.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver HAUT ET FORT (Nabil Ayouch raconte de façon passionnante comment un ancien rappeur s'engage pour initier des jeunes de Casablanca à son art.) ou encore ENTRE LES MURS (Cette fiction signée Laurent Cantet défend les mêmes valeurs de partage et célèbre les études et la mixité sociale.).

Thierry Demaizière et Alban Teurlai ont été immédiatement séduits par le sujet d’Allons enfants. Ils ont gagné assez facilement la confiance des adolescents. Les lycéens étaient habitués à filmer et à être filmés car ils possédaient tous des smartphones depuis longtemps. La caméra ne les dérangeait donc pas. Ils étaient ravis de représenter la section hip hop du lycée. Leur seule crainte était de se demander comment ils accepteraient leur apparence  (coupes de cheveux, vêtements, appareils dentaires ou acné) deux ou trois ans après le tournage qui s’est déroulé entre 2018 et 2019.

Pour sélectionner les adolescents qui allaient apparaître dans le documentaire, leur professeur, David Bérillon, a organisé un entretien avec chaque élève à la veille de la rentrée. Cela a permis aux réalisateurs d’effectuer un premier tri. Ils ne sont pas basés uniquement sur ce que les jeunes avaient à raconter. Il en ont choisi certains par instinct. C’était notamment le cas pour Nathanaël, dont ils disent avoir apprécié la bouille et le côté « cancre génial du fond de la classe qui fait rire les filles ». Les cinéastes n’ont pas regretté ce choix car le jeune homme et ses répliques occupent une place importante dans le film.

Thierry Demaizière et Alban Teurlai se sont aussi livré à un important travail sur le son. Ils déclarent qu’il est presque aussi intéressant d’entendre des danseurs que de les regarder. Ils estiment qu’Allons enfants n’est pas à proprement parler un documentaire politique. Selon eux, c’est le projet pédagogique lui-même qui est politique. L’idée de faire danser et travailler ensemble des jeunes venus de milieux différents leur semblait une bonne façon de lutter contre les clichés qui assimilent obligatoirement les enfants issus  de l’immigration au trafic de drogue, à la violence ou à islamisme radical. Pour eux, Allons enfants est un documentaire sur la danse, sur l’école, sur l’échec et la réussite. Ils considèrent que certains enseignants, comme David Bérillon, sont des héros de la République.

Un film qui fait du bien, car mettant en avant des choses positives...Des ados, dans des contextes familiaux ou sociaux difficiles, à qui on essaie de redonner confiance, foi en un certain avenir, le goût du collectif et de l'effort...Un proviseur comme on aurait aimé en ...

« Allons Enfants » c'est 1h55 d'une juste et belle mise en valeur d'une certaine jeunesse, et c'est aussi un chanson de 2 minutes 44 - en accompagnement du générique de fin – qui illustre tout le contenu du film documentaire ainsi que les ressentis et aspirations de nombre ...

Deuxième visionnage, deuxième claque. Là où le cinéma nous laisse rêver à ce que pourrait être la vie, "Allons enfants" nous colle deux heures de réalité brute sous les yeux. C'est la force du film. Du vivant sans fard, du vivant qui poigne, qui fait monter ...