LA GÉNÉRALE

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Un lycée est un monde en soi, un concentré de vies qui rebondit sur les murs des établissements. Souvent sans savoir pour les adolescents que c'est là que se jouent déjà leurs premiers pas dans le monde adulte qui les attend. Christine, professeur principale d'une classe de seconde, y est plus qu'aguerrie : après cette année scolaire, elle partira en retraite. Raison de plus pour se battre pour que ses élèves passent en première générale. 

La générale s'immerge au gré des trimestres pour accompagner Christine dans ce challenge, pas toujours aisé, quand il faut motiver certains élèves oisifs ou déjà démissionnaires, conforter d'autres qui se sentent déjà découragés. 

À la manière d'un exposé particulièrement détaillé, Valentine Varela déroule la chronologie d'une année charnière pour des élèves comme pour leur professeur, sans jamais l'enfermer dans un récit scolaire, La générale étant traversée dans le portrait intime de cette classe, par des éclats de vie, qu'ils soient joyeux ou inquiets, mais toujours portés par une énergie communicative. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ALLONS ENFANTS (Le parcours d'une classe se lançant dans un concours national de hip-hop) ou encore L'ÉCOLE EST FINIE (un autre documentaire sur la vocation contrecarrée de professeurs malgré leur dévouement).

C'est bien dans un cours mais pas en cadre scolaire que Valentina Varela a rencontré Christine, la professeure de SVT qui deviendra pilier de La Générale. Les deux femmes ont longtemps fréquenté la même salle de sport. Séduite par le franc-parler et son investissement personnel, la réalisatrice sympathise avec l'enseignante. L'idée de lui consacrer un documentaire germe rapidement mais ne se concrétisera qu'en 2018, lorsque Varela apprend que Christine va partir en retraite. Le film prendra pour autant plus d'ampleur, quand, au contact enthousiaste avec d'autres enseignants du lycée Emile Dubois, l'envie de voir plus grand que le parcours d'un professeur. 

La générale dédoublera donc son titre, s'adressant désormais autant à Christine, et sa manière de pousser ses élèves à atteindre le passage en classe supérieure, que justement cette première dite générale, ouverture possible à de plus nombreux horizons que celles professionnelles ou technologiques, pouvant enfermer dans un déterminisme social. Un autre enjeu d'émancipation se dressant : accéder à une première générale dans cet établissement signifie devoir changer de lycée. 

Plongée à la fois dans les bureaux des profs comme dans les couloirs auprès des élèves, La Générale parvient à conjuguer vision collective et galeries de portraits personnels, patience des professeurs et réactions spontanées des élèves. Un véritable théâtre de vie, ou sinue une solidarité, une empathie des adultes pour ces encore un peu enfants, renforcée par la fluidité d'une caméra qui sait se faire oublier, sans renoncer à une forme de cinéma, comme le démontrent certains plans-séquences. Et si l'urgence de préparer au mieux un futur est un carburant pour le moteur de La Générale, c'est bien une certaine grâce qui en émane.