UNE HIRONDELLE A FAIT LE PRINTEMPS

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Fils d’agriculteurs pas-de-calaisiens et ancien élève de l’Ecole nationale du génie de l'eau et de l'environnement – placée sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture –, Christian Carion a 38 ans lorsque sort sur les écrans français, en septembre 2001, son tout premier long métrage : Une hirondelle a fait le printemps.

C’est avec le dramaturge, scénariste et cinéaste Eric Assous qu’il écrivit l’histoire de Sandrine, cette informaticienne parisienne bien décidée à changer de vie en réalisant son rêve d’enfance : devenir agricultrice. Après obtention du diplôme ad hoc, la voilà débarquant dans le massif du Vercors, en vue de racheter la ferme d’Adrien, un vieil agriculteur bourru et pas commode, avec lequel, pourtant, elle devra cohabiter.

Après une quinzaine de films et trois nominations au César du meilleur second rôle – notamment pour Harry un ami qui vous veut du bien –, Mathilde Seigner accepta le rôle de Sandrine, pas si éloigné d’elle, confiera-t-elle plus tard, se retrouvant ainsi face au monstre sacré : Michel Serrault. Juste après sa brève participation aux Acteurs de Bertrand Blier et son rôle d’inspecteur en retraite dans Belphégor, le fantôme du Louvre de Jean-Paul Salomé, l’acteur de 73 ans avait, en effet, accepté d’endosser, pour la première fois de sa carrière, un rôle de paysan, un paysan bougon et taiseux qui plus est, mais pas seulement...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE BONHEUR EST DANS LE PRÉ (1995) (En 1995, c’est Michel Serrault, patron d’une entreprise de sanitaires, qui décidait de tout plaquer pour élever des canards dans le Gers.) ou encore PETIT PAYSAN (2017) (Fils d’éleveurs, Pierre, la trentaine, a décidé de reprendre l’exploitation familiale, alors qu’une grave épidémie s’annonce.).

Dans les dernières pages de son autobiographie intitulée Vous avez dit Serrault ?, parue un mois seulement après la sortie du film que vous venez de voir, le comédien évoque la première du film, qui eut lieu au Grand Rex, en présence du Tout-Paris et au cours de laquelle lui fut remis le très envié Mérite agricole, des mains du ministre de d’Agriculture de l’époque : Jean Glavany. « Pauvre ministre ! Je l’ai à peine laissé parler », se souvient Serrault qui se lança alors dans une folle improvisation, demandant au ministre quel était son dernier film, quelle chanson il allait chanter et s’il ne préfèrerait pas l’embrasser avant de lui remettre la médaille, plutôt qu’après. Particulièrement en forme, il mit fin à sa prestation en entonnant sa chanson préférée : « Mon frère était vétérinaire, il soufflait dans l’cul des ch’vaux... », etc, etc.

C’est sans préparation spécifique que Mathilde Seigner entra dans la peau de son personnage, aidant à mettre bas une chèvre ou égorgeant le cochon. Elle avoua, cependant, une préférence pour la première activité, qu’elle qualifia de très agréable, au contraire de la seconde, qu’elle pratiqua avec moins de facilité et encore moins de plaisir. Ecuyère depuis sa plus tendre enfance, l’actrice n’était pas étrangère à ce monde agricole et à ces odeurs de ferme. Cette connivence avec la ruralité fièrement défendue par le film, n’est sans doute pas étrangère à la qualité de son interprétation, soulignée par Jacques Mandelbaum dans les colonnes du Monde : « Mathilde Seigner, à la fois forte et sophistiquée, brutale et délicate, est bien l’une des grandes actrices française d’aujourd’hui. »

A l’exception des Cahiers du cinéma qui prirent Serrault pour un « évadé mélancolique de la Soupe aux choux », le duo d’acteurs fit l’unanimité. Libération évoqua « une histoire simple, âpre et émouvante en forme de chronique rurale, portée par un duo d’acteur endossant des rôles taillés sur mesure » et le Figaroscope, « une analyse subtile d’un milieu aussi dur que les montagnes du Vercors, le tout remarquablement joué par le couple Serrault-Seigner. » Certains ne manquèrent pas d’évoquer les Profils paysans de Raymond Depardon, dont le premier volet était sorti quatre mois plus tôt, et même Biquefarre, le classique de Georges Rouquier tourné en 1983. Le public suivit la critique – à moins que ce ne soit le contraire – et plus de 2 300 000 spectateurs se pressèrent à la porte de l’étable.

Une paysannerie bouffée par les modernes, un vieux pâtre qui regarde les changements, un très beau printemps et un très long hiver. C'est un ancien homme, volontiers renfrogné, que nous livre un Michel Serrault colossal dans le dernier temps de sa carrière ; un vacher du ...

Le titre du film est la mise en défaut du vrai proverbe "une hirondelle ne fait pas le printemps" qui explique, en quelque sorte, qu'on ne doit pas tirer de conclusions hâtives d'un évènement unique ou que l'évènement unique n'est pas suffisant pour ...

Sandrine,une trentenaire cadre en informatique,en a marre de Paris et de son boulot.Elle décide de suivre une formation agricole afin de reprendre une exploitation et finit par acheter la ferme du vieil Adrien,située dans le Vercors,où elle élève des chèvres.Mais le bonhomme ...