THE PATRIOT, LE CHEMIN DE LA LIBERTÉ

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C’est en 1996, alors qu’ils travaillent, l’un et l’autre, sur Il faut sauver le soldat Ryan, bientôt tourné par Steven Spielberg, que le scénariste Robert Rodat et le producteur Mark Gordon découvrent leur intérêt commun pour la Guerre d’Indépendance américaine qui pendant sept ans, de 1776 à 1783, opposa les colons, installés en Amérique du Nord depuis le tout début du 17e siècle, à leurs anciens et insulaires concitoyens britanniques. C’est le traité de Paris qui mit un terme au conflit, la Grande-Bretagne reconnaissant, enfin, l’indépendance des Etats-Unis.

C’est ainsi qu’après D.W. Griffith (Naissance d’une Nation), John Ford (Sur la piste des Mohawks), Frank Lloyd (Howard le révolté) ou encore, plus récemment, Hugh Hudson avec Revolution, les deux hommes se mettent au travail. Après une 17e et dernière version, le script est proposé au réalisateur Roland Emmerich qui vient d’achever Godzilla, avec Jean Reno, et qui avouera, plus tard, avoir pleuré en le lisant. Etant né et ayant grandi en Allemagne, le cinéaste était, effectivement, très proche du sujet. Il expliqua que « la Révolution américaine était enseignée à l’école dans son pays natal, parce qu’il s’agit de la seul création d’une société démocratique depuis les Grecs ».

Après avoir contacté Harrison Ford, qui déclina la proposition, c’est Mel Gibson qui sera engagé pour incarner ce père de sept enfants. En fait, il ne devait en avoir que six, mais le comédien insista pour en avoir sept, exactement comme lui, dans la vie, à cette époque !

Nous voici donc en 1776, alors que les « Patriotes », le nom donné par les anglais à ces colons britanniques installés en Amérique, se battent contre les armées du roi anglais Georges III, avec l’aide de l’Espagne et de la France. La France représentée, dans le film, par le major Jean Villeneuve, alias Tchéky Karyo, personnage largement inspiré du célèbre marquis de La Fayette.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver RÉVOLUTION (1985) ou encore BRAVEHEART (1995) .

Tourné durant l’automne et l’hiver 1999/2000, en Caroline du Sud, donc sur la côte Est des états-Unis, aux endroits où se déroulèrent certaines batailles qui avaient opposé, deux siècles plus tôt, les indépendantistes aux anglais, The Patriot, le Chemin de la liberté profita de décors offerts par certains quartiers de ville comme Rock Hill, qui restituent parfaitement cette époque, avec sa fameuse architecture coloniale. Pour compléter cette historique reconstitution, la production fit appel à Deborah Lynn Scott, Oscar du meilleur costume pour Titanic.

A propos d’Oscars, le film de Roland Emmerich obtint trois nominations : pour le son, pour l’image et pour la musique, due à un vétéran d’Hollywood, le fameux John Williams, à l’époque : 68 ans, 29 nominations, 5 Oscars. Je n’ai pas besoin de vous rappeler ses plus célèbres compositions, des Dents de la mer à la Liste de Schindler de la Guerre des étoiles à Indiana Jones !

Pour le rôle du brutal colonel Tavington, Roland Emmerich avait pensé à Kevin Spacey mais, une fois le cachet de Mel Gibson décidé – on parle de 25 millions de dollars – il ne restait plus assez d’argent pour celui qui venait d’empocher l’Oscar du meilleur acteur pour American Beauty et qui laissa donc sa place à Jason Isaacs, futur et inquiétant Lucius Malfoy des Harry Potter.

De leurs côtés, Ryan Philippe, Jake Gyllenhaal et Paul Walker furent successivement pressentis pour le rôle de Gabriel, le fils aîné. C’est finalement, Heath Ledger – australien comme Mel Gibson – qui fut retenu. A l’époque, on l’avait surtout vu dans un thriller (australien), Two Hands, et dans Dix bonnes raisons de te larguer, une comédie un peu potache, adaptant, très librement, la shakespearienne Mégère apprivoisée. Après le film de Roland Emmerich, Heath Ledger sera un émigrant irlandais en Australie dans Ned Kelly, un jeune prêtre rebelle dans le Purificateur, et, bien sûr, le cow-boy amoureux d’un autre cow-boy dans le Secret de Brokeback Mountain. Il sera encore le Joker dans The Dark Knight : Le Chevalier noir, une aventure de Batman réalisée par Christopher Nolan avant d’apparaître une ultime fois dans l'Imaginarium du Docteur Parnassus. C’est pendant le tournage de ce film, signé Terry Gilliam, le 22 janvier 2008, que le jeune comédien – 28 ans – fut retrouvé mort dans son appartement de Soho à Manhattan. Johnny Depp, Jude Law et Colin Farrell le remplacèrent dans les scènes de passage à travers le miroir qui n’avaient pas encore été tournées et, en plus, ils abandonnèrent leur cachet au profit de la fille du comédien disparu.

C'est simple, par définition, si Roland Emmerich est derrière la caméra, c'est un signe de bon goût de dire que c'est mauvais. Je ne fonctionne pas comme ça. Je sais reconnaître un bon film et The Patriot en fait partie. Soyez idiot pour vous priver de bons moments, moi pas. Basée ...

Laissons de côté son affiche hideuse, mais cette superproduction épique n'a pas bonne réputation , sans doute à cause d'Emmerich, un réalisateur capable du pire comme du meilleur. Ici, je trouve qu'il est dans un bon jour, le film est solidement porté par Mel Gibson, et ...

Roland Emmerich signe là sans conteste son meilleur film bien au-dessus de ses autres réalisations (qui sont plus d'excellents divertissements que du grand cinéma) ; The Patriot est une fresque historique comme je les aime, un film riche dans son histoire, ses personnages (Jason ...