THE LOBSTER

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Yorgos Lanthimos cultive avec gourmandise son goût de l’étrange et du bizarre. « The lobster » en est une brillante illustration, tout comme « Mise à mort du cerf sacré » ou récemment « Pauvres créatures » ou « Kinds of kindness ». Même quand il s’attaque à la royauté dans « La favorite », le réalisateur grec y insère une bonne dose de décalage...

L’esthétique est pour Lanthimos un véritable outil de narration. A ceux qui parlent d’artifice, lui répond que la beauté, (souvent dérangeante), de ses films est toujours au service de l’histoire. Cela passe par un soin extrême accordé, (comme dans « The lobster »), à la lumière mais aussi aux décors, (parfois surréalistes comme dans « Pauvres créatures »), aux costumes et aux maquillages qui rendent parfois ses comédiens presque méconnaissables...

Colin Farrell trouve dans le film un de ces rôles ambigus dont il raffole. L’acteur irlandais s’est vite éloigné du registre du « beau gosse » vers lequel son physique et l’industrie l’entrainait pour explorer d’autres registres plus rugueux. « Tigerland », « Phone game », « Le nouveau monde », « Bons baisers de Bruges » ou son personnage dans la série « The penguin » en sont la preuve vibrante...

Pourquoi le film de Yorgos lanthimos s’appelle-t-il « The lobster », autrement dit « Le homard » ? Eh bien, partant du principe que les héros malheureux de l’histoire doivent choisir un animal en lequel se réincarner, David choisi lui ce crustacé décapode car il est supposé vivre plus de cent ans...en tout cas dans le scénario ! Les scientifiques sont un peu plus partagés sur la question...

Il y a quelque chose de rassurant dans le constat qui est fait qu'en 2015, on peut toujours produire et réaliser des films au scénario original, voir que le public y adhère et que des acteurs connus sont prêts à mouilleur leur chemise sans avoir nécessairement le gros cachet ...

Etre seul ou être en couple. Question intransigeante, qui mérite un sacrifice peut être définitif. Mais est-ce que cela en vaut vraiment la peine ? Dans son questionnement dystopique où les célibataires ont 45 jours pour retrouver l’amour sous peine d’être métamorphosés ...

« Ce n'est pas le rince-doigts qui fait les mains propres ni le baise-main qui fait la tendresse ». Voilà à quoi me fait penser ce film : le conformisme décrié par Léo Ferré dans sa Préface, en 1956. Pour paraphraser l’artiste, je dirais que dans The Lobster, l’amour ...