THE DARK KNIGHT, LE CHEVALIER NOIR

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Ouah Ouh !! Allez, on le dit : The Dark Knight est un diamant noir ! Bien plus thriller post moderne que simple film fantastique de super héros, cet épisode de Christopher Nolan et son frère Jonathan est le plus sombre, le plus réaliste, le plus pessimiste et brillant de toute la saga batmanienne, les deux adaptations de Tim Burton avec Michael Keaton dans le rôle titre, Batman en 1989 et Batman le défi en 1992, puis les deux opus de Joel Schumacher, Batman Forever en 1995 avec Val Kilmer, puis Batman et Robin, deux ans plus tard, avec George Clooney en chauve-souris, et enfin, en 2000, Batman Begins déjà de Christopher Nolan et déjà avec Christian Bale.

Follement urbain et contemporain, The Dark Knight s'apparente plus dans sa forme aux thrillers de Michael Mann qu'aux délires gothiques de Tim Burton. La scène d'ouverture de braquage fait d'ailleurs penser à celle de Heat. C'est aussi le film post 11 septembre le plus frappant et angoissant qui soit avec ses gratte ciel qui explosent à cause d'un "terroriste", qualificatif que le lieutenant Gordon emploie à propos du Joker.

Le Joker, parlons-en ! Avec ce timbré au maquillage dégoulinant et au visage fendu d'un sourire permanent, Nolan crée le plus effrayant et fascinant méchant rencontré depuis longtemps sur un écran. Un malade qui n'obéit à aucune règle, méprise l'argent et ne rêve que du chaos... Un anarchiste, un vrai, dangereux comme de la nitroglycérine et presque émouvant dans son comportement suicidaire. Dans le rôle, Heath Ledger est à couper le souffle, d'un talent qui fait froid dans le dos et envoie littéralement à la casse le pourtant génial Jack Nicholson, Joker du premier Batman de Tim Burton. Bien sûr, la performance mortifère de Heath Ledger est d'autant plus bouleversante que ce sixième épisode de Batman peut être considéré comme son tombeau de cinéma puisqu'il mourut prématurément quelques mois après la fin du tournage, à l'âge de 28 ans, d'une intoxication médicamenteuse aigüe. Son décès plane sur ce film très noir et sans happy end où Batman lui-même passe du statut de héros à celui de chevalier noir en choisissant d'endosser des crimes qu'il n'a pas commis. Un héros fatigué qui fuit dans la nuit et découvre la liberté...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SPIDERMAN 3 ou encore BATMAN LE DÉFI DE TIM BURTON .

Les héros sont fatigués ! Oui, braves gens, citoyens de Gotham et autres villes rongées par la criminalité et assaillies par des ennemis galactiques, les héros ont de plus en plus envie, depuis ces dernières années, de rendre leur tablier, leur combinaison, leur cape ! Sur les écrans, depuis quelque temps, tous les "super" se sentent incompris, aimeraient pouvoir profiter peinards de la vraie vie ou sont carrément mal embouchés. 

Prenez Hancock incarné en 2008 par Will Smith. Poivrot, tête de lard, il use de ses super pouvoirs en faisant tant de dégâts qu'il bat des records d'impopularité ! En gros, il n'est pas là pour être aimé et il se contrefout de son image. Hellboy, lui, en a marre de devoir resté cloîtré dans son labo et de sauver le monde sans que le monde connaisse son existence. Un peu de reconnaissance ne serait pas de refus ! Libre, il veut être libre ! De balader sa grande carcasse rouge et sa queue de démon où il veut quand il veut et d'aimer au grand jour sa chérie qui prend feu. C'est vrai quoi, c'est pas facile de mener une vie sentimentale normale quand on est un super héros.

Dans Les Quatre Fantastiques et le surfeur d'argent, le très élastique Monsieur Fantastic et la femme invisible sont sans cesse assaillis par les paparazzi et leur mariage tombe à l'eau à cause d'un danger planétaire. Mais celui qui se pose le plus de questions, c'est Spiderman. Dans les deux premiers épisodes, déjà, il ne cessait de rêver de raccrocher sa combi rouge et bleue, d'être simplement Peter Parker pour pouvoir draguer Mary Jane comme un étudiant normal. Dans Spiderman 3, le problème est résolu, Mary Jane sait qu'elle n'est pas maquée avec n'importe qui, mais c'est le costume de notre héros qui s'obscurcit, et son âme aussi. Le voilà tenté par le mal, taraudé par le côté obscur de sa force. Batman comprend parfaitement ce genre de dérive. A force de rencontrer des dingues, des Joker et des Double face, de sauver des citoyens qui peuvent décider de vous détester du jour au lendemain, on a forcément envie de déraper. Dans The Dark Knight, Batman, vraiment fatigué de tout ce cirque, choisit la seule option possible pour ramener la paix à Gotham et avoir un peu de tranquillité : sacrifier son image, écorner sa légende, passer pour un criminel dans l'intérêt général et fuir. Plus héros que jamais, finalement.