TENDRE BONHEUR

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Les biopics sur les chanteurs retracent souvent ce parcours : au vertige de la gloire succède le déclin voire la descente aux enfers accompagnée par l’abus d’alcool ou de drogues. Pour sa part, Tendre bonheur, qui n’est pas un biopic inspiré par un chanteur country précis, commence au moment où la carrière de son personnage principal est … derrière lui.

Mac Sledge (Robert Duvall) a connu le succès mais il a sombré dans la boisson et n’a même plus de quoi payer le motel paumé où il a échoué, en plein Texas. La rencontre avec une jeune veuve et son fils l’amènera à reconsidérer ses choix de vie sans complètement renoncer à la chanson.

Plongée dans une Amérique rurale, où l’on danse le samedi soir au son de l’orchestre local et où l’on va à l’église le dimanche, le scénario de Tendre bonheur est l’oeuvre de Horton Foote. Le scénariste, qui avait reçu un Oscar pour son script de Du silence et des ombres tiré de du roman de Harper Lee, a également obtenu une statuette pour ce scénario, original cette fois.

 
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Robert Duvall a tout de suite cru au potentiel de Tendre bonheur, qu’il a d’ailleurs coproduit. Pour se préparer à son rôle de chanteur texan, il a passé des semaines à parcourir quelque mille kilomètres sur les routes du Texas pour enregistrer divers accents et travailler sa prononciation. Lorsqu’il a fini par tomber sur le Texan qui avait exactement l’accent qu’il recherchait, il lui a tendu un micro et lui a demandé de lire à haute voix le scénario entier. Le comédien a également rejoint un petit groupe de country local avec qui il chantait le week-end y compris pendant le tournage. Son professionnalisme et son implication ont été récompensés : il a décroché l’Oscar pour son interprétation.

Filmé en décors naturels au Texas, Tendre bonheur est la première réalisation de l’Australien Bruce Beresford, qui signera plus tard Miss Daisy et son chauffeur avec Morgan Freeman. Le scénario de Horton Foote a retenu toute l’attention du cinéaste : les ruraux américains n’y étaient pas dépeints comme des êtres brutaux, à la différence de tant de films qu’il avait vus. En compagnie du scénariste, il a commencé par faire un tour de quelques petites villes du Texas et, convaincu par la justesse du script par rapport à cette réalité, il a accepté le projet.

Sur le tournage, en revanche, les relations entre Bruce Beresford et Robert Duvall étaient souvent tendues. Alors que le réalisateur, d’un tempérament méthodique, planifiait ses scènes méticuleusement, Robert Duvall, de son côté, n’était pas fermé à une certaine improvisation. Sans remettre en cause son talent, l’acteur ne se privait pas de déclarer que le cinéaste, était trop dictatorial à son goût. Après une dispute, Beresford a carrément quitté le plateau et regagné New York, déclarant qu’il renonçait au film. Duvall a dû l’y rejoindre pour qu’ils s’expliquent. Le metteur en scène est finalement revenu et selon lui, ces clashs n’ont pas affecté le film parce que Duvall et lui avaient la même vision du personnage de Mac Sledge. Le cinéaste reconnaît d’ailleurs que l’interprétation de Duvall était si puissante qu’il en a eu la chair de poule le premier jour des prises de vues !

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