SOUS LES FIGUES

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Premier long-métrage de fiction de la documentariste Erige Sehiri, Sous les figues ne devait au départ pas du tout ressembler à ça. La réalisatrice tunisienne souhaitait faire un film sur des jeunes qui animent une radio. Sa rencontre avec la jeune Fide Fdhili, alors qu’elle collait des affiches pour un casting dans son lycée, va bouleverser ses plans. Intriguée par cette jeune lycéenne travaillant dans les champs l’été, la réalisatrice l’a suivie lors d’une journée de travail. Émue par les ouvrières agricoles qu’elle observe, elle décide alors de changer complètement de film.
Huis clos à ciel ouvert, Sous les figues montre l’enfermement de ces jeunes filles dans la société tunisienne. Leurs perspectives sont restreintes au lycée et au travail dans les champs. Mais loin de faire de ces filles des victimes, Erige Sehiri montre leur enthousiasme, leur solidarité et leur liberté à toute épreuve.
La réalisatrice s’est dite inspirée par les pièces de Marivaux et par le travail du réalisateur Abdellatif Kechiche et de son film L’Esquive. D’ailleurs, la coscénariste et co-monteuse de Sous les figues Ghalya Lacroix a écrit et monté une partie des films du cinéaste.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'ESQUIVE (La réalisatrice Erige Sehiri a été inspirée par l'oeuvre d'Abdellatif Kechiche et particulièrement ce film) ou encore A PEINE J'OUVRE LES YEUX (Ce film de Leyla Bouzid prend également le pouls de la jeunesse tunisienne).

Avec pas moins de 10 personnages, Sous les figues est entièrement joué par des acteurs non professionnels, venant de la région et parlant le dialecte de ce village d’origine berbère. Les dialogues n’étaient pas écrits, laissant une grande liberté aux comédiens qui pouvaient improviser pendant le tournage. Ainsi, les mots des personnages retranscrivent leur façon de parler.
Le film est tourné dans le Nord-Ouest de la Tunisie, région rurale d’où vient le père d’Erige Sehiri et où la culture des figues tient une place importante. Tourné en plein été, alors que la chaleur était suffocante, Sous les figues est filmé en lumière naturelle, avec une seule caméra, sans machinerie. Les larges feuilles des figuiers offraient un abri du soleil aux personnages et à l’équipe technique.
La réalisatrice a imaginé ses personnages comme des figues : on ne les cueille pas au même stade, ils sont à différents niveaux de maturité, dans leurs vies ou dans les relations.