SORRY TO BOTHER YOU

en VOD

Pour son premier long métrage en tant que réalisateur, le rappeur "Boots Riley" qui s’est fait un nom avec ses textes engagés pour le groupe The Coup, propose un mélange de comédie dystopique, de film de science fiction et de satire politique.

Son personnage principal, un jeune Afro-Américain qui vit dans le garage de son oncle et accumule les loyers en retard, a l’impression de décrocher le jackpot lorsqu’il trouve enfin un boulot de vendeur en télémarketing. Mais plus il gravit les échelons, grâce à une méthode magique de vente, plus il découvre les méthodes inacceptables de ses employeurs.

Avec un humour décapant et un sens inné du fantastique, Boots Riley signe une oeuvre à la fois hilarante et glaçante qui porte un regard dénué de la moindre complaisance sur les travers du monde capitaliste et les incohérences de l’Amérique contemporaine blanche et raciste.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver GET OUT (Autre film qui mélange les genres, faisant le grand écart entre la comédie et le thriller horrifique, Get out aborde lui aussi le sujet éminemment politique des relations interraciales.) ou encore LE DERNIER PUB AVANT LA FIN DU MONDE (Une autre comédie qui bascule dans le fantastique quand cinq copains de lycée devenus adultes s'aperçoivent que des phénomènes étranges se déroulent dans leur ville natale.).

Sorry to bother you dépeint un monde quasi apocalyptique où le travail se fait si rare que les citoyens sont incités à signer des contrats à vie faisant d’eux des propriétés de leur entreprise. L’exploitation des salariés, que cela soit par cette forme moderne d’esclavage, ou par des biais plus traditionnels (paie au résultat, contournement du droit de grève), est ainsi au coeur d’un récit qui dénonce avec conviction les excès du capitalisme. Et lorsque le film bascule dans le thriller horrifique, à travers l’hybridation entre humains et chevaux pour gagner en productivité, le dilemme moral rencontré par le personnage principal dépasse la simple trahison de classe pour toucher à la notion-même d’humanité.

Le sous-texte racial est lui-aussi passionnant, quoique dénué d’optimisme. Le running gag de la “voix de blanc” que sont invités à prendre les personnages noirs démontre en effet avec une simplicité désarmante comment les minorités sont incitées à gommer certaines de leurs particularités pour mieux s’intégrer. C’est d’autant plus efficace que ce sont véritablement d’autres comédiens qui doublent ces voix spécifiques, créant à l’écoute un contraste hilarant.

Au service de cette intrigue corrosive, le réalisateur a choisi le comédien Lakeith Stanfield découvert dans Get out de Jordan Peele et dans la série Atlanta. A ses côtés, Tessa Thompson (la fameuse Valkyrie de la franchise Avengers) incarne avec finesse la petite amie artiste et militante du personnage principal tandis que Danny Glover s’offre un petit clin d’oeil à l’Arme fatale en prononçant sa phrase fétiche de la série de films : “je suis trop vieux pour ces conneries”. Enfin, Armie Hammer révélé dans Call me by your name de Luca Guadagnino surprend avec un rôle de PDG cocaïnomane extravagant et cynique.

Quiconque visionne Sorry to Bother You doit s’attendre à regarder un ovni cinématographique à part. Imaginez une mise en scène à la Michel Gondry, une satire à la Spike Lee et un humour façon Jordan Peele. Pour son premier long-métrage, Boots Riley (également auteur ...

Boots Riley nous offre pour son premier film une satire mordante du milieu de la télévente, de l'entreprise, de l'aliénation et de la soumission totale de l'individu au sein d'un monde du travail qui dévoile son coté inhumain à chaque instant, et en profite pour tourner en ...

Comment parler de Sorry To Bother You ? Non sérieusement, comment aborder la chose ? Est-ce que je spoile pour entrer en profondeur dans l'analyse ? Est-ce que je dis vite fait mon avis sans trop en révéler sur l'histoire. Parce que si vous avez lu le synopsis ...