PANIQUE À HOLLYWOOD

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Les Ensorcelés de Vincente Minnelli, The Player de Robert Altman, Chantons sous la pluie de Stanley Donen, Le Démon des femmes de Robert Aldrich, Sunset Boulevard de Billy Wilder… on ne compte plus le nombre de films américains traitant des coulisses du cinéma. Un des derniers en date est Panique à Hollywood.

Présenté à Cannes en mai 2008 mais jamais sorti dans les salles françaises, le film raconte les vicissitudes quotidiennes endurées par un producteur qui tente de monter son prochain projet tout en devant affronter une galerie de personnages barzingues. Entre autres : une patronne de studio inflexible, une scénariste qui baise son ex-femme, une star qui part en vrille et un agent pleutre terrorisé par ses clients. Sans compter un réalisateur mégalomane prêt à s’auto-mutiler si on ne respecte pas son final cut.

Réalisé par Barry Levinson (Rain Man, Good Morning Vietnam… quand même !), cette comédie de moeurs incisive qui synthétise toutes les tares d’Hollywood grossit volontairement le trait tout en offrant un portrait réaliste du milieu. Outre Robert De Niro, plutôt rigolo dans la peau de ce producteur sans cesse dépassé par les évènements, on retrouve Sean Penn et Bruce Willis qui s’amusent à donner une autre face d’eux mêmes en interprétant leurs propres rôles. Bon amusement !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA NUIT AMÉRICAINE ou encore THE PLAYER .

Panique à Hollywood s’inspire de la vie d’un certain Art Linson qui a produit des films aussi marquants que Les Incorruptibles de Brian De Palma, Fight Club de David Fincher ou Into The Wild de Sean Penn. En 2002, Linson écrivit donc What Just Happened ou il raconte ses souvenirs les plus démentiels sur Hollywood tout en évoquant les jeux de pouvoirs qui s’y trament et les crises narcissiques des stars. Et c’est De Niro lui même qui a incité Linson a écrire un scénario tiré de son propre livre.

Malgré son casting luxueux, Panique à Hollywood n’est donc pas une grosse production mais penche plutôt du côté du film indépendant puisqu’il a été tourné en 33 jours seulement avec un budget de 25 millions de dollars, là ou un film moyen hollywoodienne en coûte aujourd’hui deux fois plus. Pour pouvoir tourner vite, Barry Levinson se reposait sur le talent de ses comédiens, dont Robert De Niro, qui a assuré à fond pour plusieurs plans séquences qui ne nécessitaient pas de montage. Voir la scène où lui et  Robin Wright Penn consultent un psychiatre qui a été emballée en une seule prise. Toujours pour une question de budget, Barry Levinson a refusé d’emblée une photographie sophistiquée qui aurait nécessité des heures d’installation. Il a donc fait appel au chef opérateur français Stéphane Fontaine, qui a éclairé entre autres le formidable De battre mon cœur s’est arrêté de Jacques Audiard et qui a fait sur Panique à Hollywood un travail remarquable en donnant une vision totalement naturaliste de Los Angeles.