NI LE CIEL NI LA TERRE

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En Afghanistan, les membres d'une troupe de soldats français disparaissent peu à peu les uns après les autres. Désertion, kidnapping ou pure évaporation ? Le capitaine Antarès Bonassieu va sombrer dans la démence en cherchant à résoudre ce mystère.

Ni le ciel, ni la terre n'est pas un film de guerre comme les autres. Que ce soit par son atmosphère plus proche du cinéma d'Antonioni ou des romans métaphysiques sur le sujet, comme Le désert des tartares, ou par le parcours de son réalisateur. Avant de signer ce premier long métrage de fiction, Clément Cogitore a surtout travaillé dans le milieu plasticien. Avec Ni le ciel ni la terre il prolonge des travaux autour de la question des rituels sociaux et des croyances traditionnelles.

Mêlant propos ethnographique et cinéma fantastique, Ni le ciel ni la terre fascine en allant sur le terrain du surnaturel tout en s'attachant à rester le plus réaliste possible, ne serait-ce que par l'utilisation des mêmes caméras thermiques ou infrarouges que celles utilisées par l'armée dans ses opérations à l'étranger. Les acteurs, Jérémie Renier en tête pouvant se fondre ainsi dans leurs rôles, à l'image d'un film qui raconte comment les hommes se dissolvent dans leurs fonctions. Etrange conte philosophique, Ni le ciel, ni la terre s'engage dans une guerre inhabituelle, celle où il n'y a pas de pire ennemi que soi-même.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE GRAND HOMME (Un autre film ou Jérémie Renier joue un militaire, légionnaire, marqué par le front afghan) ou encore PIÉGÉ (Comme Ni le ciel,ni la terre, Piégé porte un regard différent sur un contexte guerrier autour d'un soldat qui ne doit plus bouger pour éviter que la mine sur laquelle il a posé le pied explose).

Ni le ciel ni la terre n'est pas né d'un ressenti de Clément Cogitore devant les guerres actuelles de plus en plus virtuelles, tant technologiquement que psychologiquement. L'idée du film a germé lorsque le réalisateur est tombé, dans une gare, sur une affiche de recherches de personnes disparues. Cogitore s'est alors demandé ce qu'il se passerait si elles avaient purement et simplement disparu de la surface de la Terre, avant d'y trouver la matière pour aborder le deuil sous l'angle du métaphysique, de l'irrationnel.

Le contexte de la guerre s'y est greffé lorsque Cogitore a rajouté ses interrogations sur la notion actuelle de territoire, dans ce qu'elle implique désormais en terme de rapport aux étrangers, dans leur quotidien comme dans leurs croyances. Pour incarner ces mouvances, le cinéaste a choisi Jérémie Renier, un comédien capable ces dernières années d'enchaîner les rôles les plus différents, de Claude François dans Cloclo à Pierre Bergé dans Saint Laurent.

Renier s'est totalement investi dans le rôle du Capitaine Antarès, se pliant à la même discipline que les troupes militaires envoyées en Afghanistan ou en demandant à ce que les comédiens s'appellent par les grades et les noms de leurs personnages durant le tournage. Une approche réaliste amplifiée par les conditions rencontrées par l'équipe dans les montagnes marocaines. Cogitore et sa troupe auront essuyé tempête de sable, perte de matériel ou coulées de boues. Comme si la matière même du film, cette résistance contre un environnement inconnu et quasi-surnaturel avait décidé de se manifester.

Dans une région d'Afghanistan, un capitaine à la tête d'une petite section de soldats français s'occupe de la surveillance d'un petit village de bergers face aux talibans. Du haut de leurs deux avant-postes, les hommes regardent la vallée et y éloignent ceux qui s'y approcheraient ...

Le titre d'abord : si ce n'est ni le ciel, ni la terre, alors quoi ? Vers quoi tourner son regard et ses prières, quand l'espoir vient à manquer dans le cœur des hommes ? Quand l'incompréhensible mystère ne trouve aucune réponse dans le ciel sans écho ? Et face à la terre ...

Enfin, du nouveau, enfin un peu d’audace, se dit-on sur le générique de fin, avec d’autant plus de réjouissance qu’on est en train de le dire au sujet d’un film français. Elles ne sont pas très nombreuses, les tentatives de sortie des sentiers battus, et ce premier ...