AU PAYS DE L'EXORCISME en VOD
- De
- 1972
- 89 mn
- Fantastique / Horreur
- Italie
- - 12 ans
- VF - HD
PARCE QUE
Le 19 juin 1974, sort dans quelques salles françaises Au pays de l'exorcisme, petite série B d'aventures exotiques, typique du cinéma d'exploitation italien de l'époque, alors dans son plein âge d'or. Entre nanar sympa et kitch cool, ll tombe tout de suite dans les limbes de l'oubli, vu que le Emmanuelle de Just Jaeckin, sorti ce même jour, rameute entièrement les foules. Devenu culte pour les amateurs de cinéma bis transalpin, Au pays de l'exorcisme est un titre français absurde dans la mesure où il n'y a pas vraiment d'exorcisme. Un mot plaqué quasi gratuitement pour profiter du succès de L'Exorciste sortit six mois auparavant aux Etats Unis.
Le titre original italien, Il paese del sesso selvaggi (Au pays du sexe sauvage), paraît plus honnête si on se fie à l'histoire. Celle d'un photographe journaliste qui, parti en reportage dans la jungle thaïlandaise, se fait kidnapper par une tribu de sauvages. Entre rites initiatiques violents (qui rappellent ceux subis par Richard Harris dans le western pro-indien Un homme nommé Cheval), découverte extatique de la nature et love story coquine avec une jeune femme de la tribu, Au pays de l'exorcisme pourrait presque se présenter comme un film pro-écolo. Jusqu'à l'arrivée d'une autre tribu beaucoup plus violente adoratrice de chair humaine. D'où une courte séquence d'anthropophagie aux effets spéciaux kitsch visiblement improvisés sur place.
Ce n'est donc que quelques années plus tard, en 1977, que le premier vrai film de cannibales se fera : Le Dernier Monde cannibale de Ruggero Deodato qui remettra le couvert avec le fameux Cannibal Holocaust, classique absolu du genre. Le Dernier monde cannibale qui reprend non seulement le même pitch qu'Au pays de l'exorcisme (un citadin prisonnier des cannibales), mais aussi quelques séquences de rites et de vrais sacrifices animaliers (une constance dans le genre) et, surtout, les deux mêmes acteurs. A savoir l'italien Ivan Rassimov et la birmane Me Me Lai. Si la deuxième aura eu une très courte carrière au cinéma (sa dernière apparition remonte à 1984 dans Element of Crime de Lars von Trier), le premier a été un stakhanoviste du cinéma bis italien en ayant tourné dans tous les genres de la science-fiction au western en passant par le giallo et le polar urbain.
Derrière la caméra, Umberto Lenzi, l'un des nombreux faiseurs du cinéma bis italien, a lui aussi tâté de tous les genres. Y compris en signant au début des années 80 - et suite au succès mondial du Cannibal Holocaust de Deodato - deux autres films de cannibales bien trashs : La Secte des cannibales et surtout Cannibal Ferox qui fit sa publicité en distribuant des sacs à vomi dans certaines salles américaines qui le projetaient. À propos de Cannibal Ferox, et selon le site Nanarland, Lenzi se serait engueulé sévèrement sur le tournage de ce dernier film avec son acteur principal Giovanni Lombardo Radice, Parce que ce dernier refusait de tuer sur un cochon devant la caméra. Furieux, Lenzi lui aurait répondu : « De Niro le ferait lui ! ».