MONSIEUR JE-SAIS-TOUT

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De Bienvenue Mr Chance à Forrest Gump en passant par Rain Man, on ne compte plus les personnages d’autistes à l’écran. A une nuance près, traiter ce handicap au cinéma reste très majoritairement le terrain de la production américaine.

Il est beaucoup plus rare de voir ce type de rôle dans le cinéma français, encore moins dans les comédies. Monsieur Je-sais-tout n’en est que plus rafraichissant quand le film de François Prévôt-Leygonie et Stephan Archinard approchent cette pathologie sans pathos. Ce tandem de réalisateurs, venus du théâtre, a trouvé l’idée la plus efficace pour l’aborder : passer par un duo façons "buddy movie". En l’occurrence un coach de foot au caractère un peu obtus et un gamin atteint du syndrome d’Asperger.

Dans la même veine qu’Intouchables, Monsieur Je-sais-tout fait de la pédagogie habile, en mettant l’adulte et l’enfant sur un terrain d’égalité. Sans minimiser ni s’apitoyer ce qu’est l’autisme, il est dédramatisé par la tendresse d’un très attachant "feelgood-movie".

 
Dans le même genre vous pouvez trouver RAINMAN (Le film qui a révélé à un grand public le drame de l'autisme) ou encore MR WOLFF (Etonnante curiosité que ce film avec Ben Affleck en autiste et arnaqueur de génie.).

Lorsque l’agent de François Prévôt-Leygonie et Stephan Archinard leur propose de lire un roman intitulé La surface de réparation, ils pensent avoir affaire à un livre consacré au milieu du football. C’est en partie vrai. Alain Gilot a bien situé son texte dans le monde du ballon rond mais pour aller plus loin qu’un terrain de foot en suivant la rencontre entre un entraîneur et son neveu. L’adolescent est renfermé, l’adulte est bourru, ils ont tout pour se reconnaître l’un dans l’autre. Jusqu’à ce qu’un accroc pendant un match envoie la nouvelle recrue malgré elle à l’hopital où on découvre qu’il est autiste.

L’agent des deux auteurs de théâtres reconvertis en réalisateurs avec l’adaptation d’Amitiés sincères, l’un de leurs succès sur scène y a lu autre chose qu’une chronique d’un handicap. Justement, dans cette pièce, il était question d’un groupe d’amis qui se découvre sous un nouveau jour après une révélation soudaine. Prévôt-Leygonie et Archinard y exploraient la difficulté d’accepter que l’autre n’est pas ce que l’on croit, tout y en incorporant une relation père-fille observée avec finesse. Des sujets forcément liés à l’idée de compréhension de soi et des autres ou de transmission. Soit précisément ce qui émane du roman de Gilot.

La gageure du film devient dans son écriture le principe de ne pas mettre en avant l’autisme mais d’en parler à travers la relation entre l’oncle et le neveu. Pas question de faire de Monsieur Je-sais-tout, un film à cause, plutôt un double récit d’apprentissage autour de la différence. D’où la prépondérance d’un casting adéquat. Arnaud Ducret sera choisi pour sa capacité à incarner des hommes aussi forts en gueule qu’intériorisés. Pour le rôle de Léo, Prévôt-Leygonie et Archinard ont d’abord pensé employer un véritable autiste avant de pencher pour Max Baissette de Malglaive pour pouvoir se permettre de rester dans le ton d’une comédie, que leur regard ne soit pas parasité par la performance d’un authentique handicapé qui aurait donné un ton documentaire à leur film. Un choix validé par les associations de parents autistes qui ont accueilli Monsieur Je-sais-tout avec la même bienveillance que le film envers les personnes atteintes du syndrome d’Asperger.

En général, j'évite ce genre de film qui met en scène un autiste, ou quelqu'un victime d'un problème grave de santé. Ici un autiste. "Se faire du blé" sur le dos d'un malheureux agtteint de maladie n'est pas d'une part ma tasse de thé, et encourager ...

Monsieur Je-sais-tout est un film poignant. Déjà 9 ans de carrière pour le jeune Max Baissette de Malglaive, 17ans, qui nous livre une prestation assez juste pour ce rôle difficile à interpréter. Face à lui, Arnaud Ducret, qui continue les rôles de "vieil ado célibataire" ...

…si l’avant-première n’avait pas eu lieu. (J’en profite au passage pour annoncer la résurrection de mon blog en sommeil depuis 2014 : Les toiles de l'Authie.) En règle générale, je ne suis pas une grande fan des films qui traitent de maladie, quelle qu’elle soit. ...